ACCORD DE DEFENSE SENEGAL / USA : La Jds parle d'une «hypothèque sur la souveraineté» du pays

Mardi 24 Mai 2016

La signature, le 2 mai 2016, de l'accord de défense entre le Sénégal et les États-Unis, indispose Babacar Diop et ses camarades de la Jeunesse pour la démocratie et le socialisme (Jds). Dans une déclaration intitulée «Le Sénégal sous occupation américaine», ces jeunes socialistes indiquent : «Nous savons lire entre les lignes. Signer un accord de défense tout court est une chose. Signer un accord de défense d’une 'durée indéterminée' en est une autre. L’une n’implique pas forcément l’autre. Le Sénégal l’a démontré par le passé en rendant son territoire hospitalier lorsqu’il s’est agi de faire face à des défis sécuritaires et humanitaires communs avec ses pays amis dont les États-Unis».

Selon eux, «si le débat fait rage depuis que cet accord de défense est paraphé, c’est parce que les autorités sénégalaises y sont allées avec un empressement qui ne rassure guère et fait planer, à juste raison, le soupçon qu’elles sont en train d’abandonner le cœur de souveraineté de l'État pour se contenter d’une gouvernance sécuritaire par procuration». Pis, M. Diop et compagnie estiment que les autorités sénégalaises sont «en train d'hypothéquer la souveraineté du pays».

«Les autorités sénégalaises et américaines tentent de minimiser la portée de cet accord de défense en indiquant qu’il y a actuellement environ 40 membres de la Défense des États-Unis stationnés au Sénégal et que, comme le soutiennent les autorités de l’ambassade des États-Unis à Dakar, ce nombre ne serait pas revu à la hausse avec l’entrée en vigueur de l'accord. Mais la question reste entière», soulignent-ils.
La Jds soutient qu'«en minimisant la portée nationale de l’accord», «les autorités politiques sénégalaises ont cessé de voir grand comme un État souverain».

«Nous n’avons pas chassé la France pour que les Américains prennent leur place»
D'après ledit mouvement, «il suffit de se concentrer sur le tableau d'ensemble pour comprendre que les motifs de la présence militaire des États-Unis en Afrique dépassent les limites des petites imaginations immédiates de nos gouvernants. Le Sénégal, par la position géostratégique de sa capitale, est devenu un maillon puissant du dispositif de sécurisation des intérêts américains en Afrique».

Babacar Diop et ses camarades pensent savoir que «la signature de l’accord de défense entre le Sénégal et les États-Unis est une étape d’un long processus qui n’a pas encore connu son épilogue». Ils estiment qu'«il est temps que les autorités publiques sortent de leur forteresse de naïveté et réfléchissent sur une vision géostratégique à long terme». «Washington n’est pas venu au Sénégal et en Afrique pour résoudre les problèmes sécuritaires des Sénégalais et des Africains. Washington est sur le continent pour sécuriser les intérêts nationaux américains en Afrique», assènent ces camarades de parti d'Ousmane Tanor Dieng. Avant d'enfoncer le clou : «Nous en avons assez de voir nos dirigeants monnayer la souveraineté de nos États contre la protection des grandes puissances sur fond de pillage de nos ressources».

La Jds exprime toute son «indignation» et appelle les patriotes à se «mobiliser contre le présent accord de défense avec les États-Unis». «Nous sommes désormais sous occupation américaine. Le gouvernement de Macky Sall n’a pas le droit de vendre notre pays aux Américains. Nous n’avons besoin ni de l’impérialisme français ni de l’impérialisme américain. Nous voulons rester un pays souverain. Nous voulons une coopération juste et équitable qui respecte notre dignité», martèlent ces membres du Ps qui demandent à l’Assemblée nationale de «refuser de ratifier les accords de défense signés avec les Usa».  
«Nous n’avons pas chassé la France pour que les Américains prennent leur place. Une seule parcelle de notre territoire ne sera  cédée aux Usa. Il faut résister à l’occupation américaine», conclut la déclaration de la Jds. 

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Le Redacteur