Abdoul Mbaye, ancien Premier-Ministre : "Macky est méchant..."

Lundi 23 Avril 2018

Le boulevard entre le Président Macky Sall et son ancien Premier ministre Abdoul Mbaye semble, à bien des égards, gigantesque. À défaut de savoir ce qui les oppose véritablement, l'on a pu, au moins, mesurer le degré d'adversité entre les deux hommes. 
Invité de Grand Jury et sollicité à parler de son ancien patron suite à l'adoption par les députés de son projet de loi sur le parrainage, Abdoul Mbaye n'a pas hésité dans le choix des qualificatifs. Pour lui, Macky Sall est un destructeur.

'' Je pense personnellement que c'est le dernier coup porté au Sénégal par un homme que je considère destructeur et méchant. J'ai eu l'impression d'avoir eu à faire à une personnage bipolaire, tant je ne reconnais pas Monsieur Macky Sall. Celui de mars-avril 2012 et celui qui, aujourd'hui, agit comme il le fait depuis quelques années  (...)Je ne peux être ou rester à côté d'un homme, qui malheureusement, détruit ses intérêts. '' Non loin de le désagréger, Abdoul Mbaye remet en question la politique du Chef de l'État. '' Il ne travaille pas dans le sens des intérêts de ce pays.  Observez ce qui se passe. Ce monsieur détruit la crédibilité de ce qui est le plus proche de lui. Le gouvernement ! Vous avez aujourd'hui un Gouvernement de plus de 40 membres. Il détruit ce qu'il y a dans sa plus proche proximité. '' Abdoul Mbaye de regretter aussi que le législatif soit aussi emballé avec ce  vote sans débat qui, dit-il,  est en porte-à-faux avec le règlement en vigueur dans l'hémicycle. ''  Quand vous empêchez les députés de dire ce qu'ils pensent d'une loi qu'on leur demande de voter... ''

Relativement à la loi sur le parrainage, le patron de l'ACT estime qu'elle vise tout, sauf à limiter les candidatures fantaisistes. Pour lui, la caution renforcée était déjà là parade consensuelle. '' Le Président fait exprès de taire les véritables raisons de sa loi... La caution qui existe a été mise en place pour limiter les candidatures fantaisistes. S'il avait fallu rester raisonnable, on aurait retenu des procédures claires. '' Pour lui, c'était davantage qu'une manière de mettre fin à la discrimination qui existe entre les candidats indépendants et les candidats issus des partis politiques. ''

Il se posera une question sur la pratiquatibilité de la loi. '' Est ce que le Conseil constitutionnel va être capable d'auditer ce nombre. Nous avons un système qui jusqu'à présent, a fonctionné avec un nombre de candidat raisonnable. '' Toutefois, son parti ira aux élections avec un candidat qu'il se désignera...

Le Redacteur