Les enquêteurs de l’ONU ne mâchent pas leurs mots.
Ils attribuent la responsabilité des violations des droits de l’homme , « souvent d’une cruauté extrême », à des responsables au plus haut niveau de l'Etat.
Dans un rapport, ils soulignent que les « grandes décisions » seraient prises, non pas par le gouvernement, mais par le président de la République et une poignée de « généraux ».
La Commission d’enquête sur le Burundi se garde de les nommer, du moins pour l’instant.
Elle assure que ces responsables font souvent appel à des policiers, des militaires, des miliciens et des membres du service national de renseignement. « Plusieurs de ces violations (...) constituent des crimes contre l'humanité », pointe le rapport.
Comme il s'agit de présumés crimes contre l'humanité, les enquêteurs demandent à la Cour pénale internationale d'intervenir.
Mais il y a un hic: le Burundi a déjà annoncé son retrait de la CPI, qui sera effectif le 27 octobre. La Cour de La Haye a donc moins de deux mois pour ouvrir une enquête de son propre chef. Passée cette date, il faudrait une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU.
Un porte-parole du président du Burundi accuse les enquêteurs de l'ONU de se comporter « comme des mercenaires ». Selon Willy Nyamitwe, un conseiller du président Pierre Nkurunziza, ils ont été « payés pour arriver à des conclusions politiquement motivées ».