DISCOURS : MALICK GACKOU PRESENTE SON PROGRAMME "SUXALI SENEGAL"

Jeudi 12 Mai 2016

 
 La rencontre d’aujourd’hui revêt un caractère crucial pour notre formation politique, le GRAND PARTI.
Elle était attendue depuis la présentation du MEMORANDUM DU PARTI, le 22 octobre 2015.
 
La production d’un Document Programme du Parti devrait donc être la prochaine étape dans notre agenda pour exposer notre Vision pour le Sénégal de demain et les fondements de notre action politique en faveur du développement humain.
C’est vous dire l’importance de la cérémonie qui nous réunit aujourd’hui.
Ce document Programme  était souhaité par les militants qui nous ont manifesté spontanément, au lendemain de la naissance de notre formation politique, leur volonté de participer à la constitution   d’un Parti de masse, fort et capable de formuler des solutions nouvelles contre  la généralisation des précarités, l’aggravation des disparités, la crise des valeurs, le chômage des jeunes, la vulnérabilité et la montée de l’insécurité.
 
Mesdames et Messieurs,
Elaboré sur la base d’un diagnostic approfondi des difficultés de notre économie, le Programme « Suxali Sénégal »  du GRAND PARTI  préconise des politiques bâties autour du thème central «  Economie solidaire et Développement humain ».
Notre formation politique met ainsi l’accent sur l’amélioration systématique du bien-être social des populations.
Face à cet ancrage, nous accordons une priorité absolue à l’éducation et à la formation, au développement sanitaire, à l’emploi des jeunes, au renforcement des valeurs de notre société, au développement communautaire, à la valorisation des solidarités, à la justice sociale, à l’éclosion des talents intellectuels et culturels, au renforcement de la paix et de la sécurité.                   
                                                  
Le Pacte républicain que nous voulons nouer avec le Peuple sénégalais puisera sa vitalité dans notre détermination à mettre l’action politique au service de la construction du pays de nos rêves, dans la dignité, le respect de la parole donnée et la probité morale.
 
Mesdames et Messieurs,
Nous devons l’admettre, notre pays s’est profondément transformé et pas forcément dans le bon sens.  Il fait face à des difficultés spécifiques auxquelles se trouvent confrontés chaque catégorie sociale, chaque profession, chaque classe d’âge et chaque territoire.
 Il s’agit d’une même crise qui produit ses effets délétères et trop souvent dramatiques.
Il s’agit d’abord d’une crise de confiance qui s’additionne à toutes les autres crises. Elle touche les classes moyennes et les classes pauvres, le jeune qui n’arrive pas à trouver du travail après avoir obtenu tous ses diplômes, l’étudiant qui vit dans la crainte du chômage chronique avant même de terminer ses études, l’ouvrier qui vit dans le désarroi le plus total, le paysan qui subit les affres de la disette et de la soudure, le cadre qui ne sait plus ce qui adviendra de son avenir immédiat, l’enseignant qui n’a plus de perspectives, le fonctionnaire déboussolé par l’intrusion de la politique clientéliste dans son travail.
Il faut en finir une bonne fois pour toutes avec la fatalité d’un pays condamné au sous-développement, à la pauvreté et à la misère et qui ne se donne plus les moyens de devenir plus performant, plus productif et plus compétitif.
Il faut en finir avec la fatalité d’un pays incapable de concevoir une politique industrielle ambitieuse et qui exploite plutôt ses atouts, son agriculture, ses ressources minières et minérales, son tourisme et ses services.
Si les Sénégalais se sont abstenus de se rendre aux urnes à une écrasante majorité le 20 mars dernier, c’est parce qu’ils ne comprennent plus rien dans le pays où ils vivent avec une pauvreté galopante, un secteur privé en lambeaux, une école régulièrement traversée par des grèves cycliques, des enseignants dévalorisés et face à un tissu économique en profonde déliquescence.
 
 
Contre le nivellement par le bas, contre la dévalorisation de l’école et de l’Université, il n’y a pas d’autres choix que l’excellence. Il n’y a pas d’autres choix qu’une éducation exigeante. Nous devons reconstruire une école de l’excellence, du savoir et de l’intelligence en perpétuel mouvement. Nous devons reconstruire une école où la formation professionnelle et technique sera partie intégrante de la culture générale et qui fera découvrir aux élèves et aux étudiants toutes les cultures, les métiers de l’artisanat et de l’innovation technique et technologique pour que chacun puisse choisir sa voie, en fonction de ses ambitions.
 
 
Mesdames, Messieurs
Notre République doit être fidèle à ses valeurs de tolérance, de respect, de fraternité.
Notre pays se trahit s’il renonce à la volonté de lutter efficacement contre la pauvreté et d’enrayer totalement les inégalités sociales qui gangrènent nos villes et nos terroirs. Il se trahit s’il renonce à garantir que, partout, des hommes et des femmes soient libres de vivre dignement à la sueur de leur front.
 Nous ne devons plus nous cacher derrière les fausses statistiques de la croissance et les grandes illusions pour nous complaire à ne rien faire contre les inégalités et les injustices sociales.
Nous devons au contraire utiliser tous les moyens pour les combattre. Lutter efficacement contre la pauvreté et les inégalités sociales, ce n’est pas proclamer à tout bout de champs que notre taux de croissance économique s’améliore d’année en année sans accélérer durablement les principaux agrégats de la lutte contre la précarité et le désœuvrement social. Il s’agit d’abord  de donner à chaque citoyen les moyens de vivre dignement et non pas par la charité.
Si nous voulons être fidèles aux valeurs de la République solidaire, il nous faut donner davantage à ceux qui n’ont rien, développer les villes et les terroirs, donner de l’instruction et du travail à tout le monde.
L’égalité des chances est à ce prix.
 
Où est l’égalité républicaine si l’équitable accès aux services publics n’est plus assurée partout ? Où est l’égalité républicaine si les services publics désertent les zones rurales et les quartiers de la banlieue ? Aujourd’hui, il y a deux Sénégal dans un seul et même pays : le Sénégal d’en haut riche et le Sénégal d’en bas de la majorité pauvre, sans avenir et sans espoir. Je pense notamment aux paysans laissés à eux-mêmes, aux retraités qui ont tant travaillé toute leur vie et qui ne disposent plus de quoi vivre, aux femmes délaissées et sans ressources et, enfin, à la jeunesse éprouvée par l’absence de perspectives.
C’est indigne de notre République. Depuis des années, on proclame des intentions et des professions de foi qui ne sont pas suivies d’effets.
Parce qu’au fond, rien de durable n’est construit sous le joug des sacrifices du Peuple pour le progrès et le développement.
Le Grand Parti entend donc prendre à bras-le-corps ces problèmes cruciaux pour l’avenir de notre pays comme vous avez d’ailleurs commencé à le faire par la réflexion, l’analyse et la prospective.
C’est notre rôle, c’est notre responsabilité historique. C’est notre mission.
Mesdames, Messieurs
Je souhaite, pour paraphraser Baudelaire, que le Grand Parti « plonge au fond de l’inconnu pour trouver du nouveau ».
Ce travail est salutaire.
 
Il permet d’étouffer la grande crainte de notre pays de se retrouver seul face à l’inconnu, face à un monde d’autant plus menaçant que l’on peine à le comprendre tant il change vite.
Le travail que nous venons d’entamer, c’est la réponse à un besoin de protection de nos concitoyens, de solidarité et d’actions collectives.
C’est l’expression d’un besoin d’être ensemble avec le peuple sénégalais pour relever les défis dont, au fond, nous ne savons qu’une chose avec certitude : c’est qu’ils sont trop grands pour ne pas être affrontés avec rigueur, détermination et un engagement sans faille.
 
 
Le produit de la réflexion que vous avez entre vos mains doit être le prélude à  des rencontres avec les Sénégalais partout dans les villes, dans les villages, les quartiers, les terroirs et les hameaux les plus reculés et dans la diaspora.
Ensemble, avec les Sénégalais de toutes origines, nous pouvons réussir ce que les générations précédentes n’ont pas pu faire au grand bénéfice des intérêts supérieurs du Sénégal éternel.
Je vous remercie de votre aimable attention.

Par Flashinfos.net

 

 
 
 

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