C’est sans aucun doute la partie la plus politique du voyage de François en Birmanie. A Naypyidaw, la capitale administrative, le pape a réussi le tour de force de se confronter à un triple défi : ne pas heurter de front les militaires, encourager la ligne démocratique d’Aung San Sur Kyi, et favoriser la liberté religieuse des catholiques.
C’était une ligne de crête, et pour la trouver, il lui a fallu accepter de ne pas prononcer le terme de « Rohingya » , comme l’avaient conseillé les évêques du pays. Pour ne pas créer plus de tensions avec les militaires, qui tiennent encore les rênes du pouvoir.
Pour le pontife, la priorité, après la crise des Rohingyas, c’est la guérison des blessures de la nation. Priorité qui est politique, tout autant que spirituelle. Car les religions peuvent et doivent être une force d’unité et de pardon en Birmanie, a insisté le pontife.
Et en particulier, la petite minorité catholique s’est vue encouragée à « persévérer » dans sa foi et dans ses oeuvres : c’est vrai surtout pour l’école, dont l’Eglise s’est faite une spécialité ici. Car ces oeuvres caritatives sont, pour le pape, sources de réconciliation et de fraternité pour toute la société.