Jeff Sessions ne veut surtout pas que sa mise en retrait soit considérée comme un aveu de culpabilité. Mais de fait, il devenait impossible pour le nouveau ministre de la Justice de continuer à superviser une enquête dans laquelle son nom est désormais cité.
Une heure auparavant, Donald Trump avait pourtant affirmé à des journalistes qu’il lui maintenait sa confiance, et avait benoîtement estimé qu’il n’était pas nécessaire qu’il prenne ses distance avec les investigations en cours.
Le président américain avait ainsi soutenu la ligne de défense de son proche conseiller, qui assure avoir témoigné de bonne foi devant le Sénat alors qu’il lui a caché ses entretiens avec l’ambassadeur russe en juillet et septembre dernier.
Dire, aujourd’hui, que les discussions ne concernaient pas l’élection présidentielle américaine mais qu’il agissait alors en tant que sénateur membre de la commission des forces armées n’a donc toutefois pas été suffisant.
Car l’implication de la Russie durant la campagne électorale est une accusation trop grave pour qu’un doute puisse subsister sur la sérénité et l’impartialité de l’investigation, et les pressions se sont donc multipliées toute la journée. Si l’opposition démocrate a carrément réclamé la démission ou le limogeage du ministre de la Justice, certains élus républicains ont quant à eux demandé à ce que Jeff Sessions se récuse de l’enquête, ce qu’il a donc fait moins de 24h après que l’affaire a été révélée.