L’expression fait référence à un règlement européen de 2014. Dans le cadre de la procédure dite « Dublin », le pays compétent pour traiter une demande d’asile est le pays d’arrivée.
On pense aux migrants qui ont transité par la Méditerranée, puis l’Italie et la Grèce, mais aussi à tous ceux passés plus au nord. Comme par exemple l’Allemagne, pour Abébé, un Ethiopien rencontré à Calais par RFI.
« J'ai été "dubliné" dans un grand pays européen, "dubliné" ça veut dire que je suis esclave de mes empreintes, explique-t-il. Si jamais le pays européen (l’Allemagne) rejette ma demande d'asile je pourrai refaire une demande en France dans six mois. Mais moi je veux aller en Angleterre pour ensuite partir au Canada et quitter définitivement l’Europe »
Avec six mois pour refaire une demande d’asile après avoir été débouté dans le pays de la prise d’empreinte, le gouvernement craint que la France ne devienne un « pays rebond » notamment depuis l’Allemagne alors que la proportion des demandeurs d’asile sous procédure « Dublin » a augmenté de 25 % entre 2016 et 2017.
De leur côté, les associations jugent l’expression « dubliné » déshumanisante et inefficace compte tenu de la complexité des transferts : seuls 10 % des « dublinés » seraient effectivement reconduits à la frontière.