GOUVERNANCE LOCALE AVEC LE REGIME MACKY SALL : Les regrets et le satisfecit de Juliette Zinga, chef de cabinet de Barthelémy Dias

Lundi 18 Avril 2016


Elle n’a pas l’habitude de s’épancher devant la presse, mais lorsqu’elle décide de parler, a directrice de cabinet du maire Barthélémy Dias de la Mairie de Mermoz-Sacré-Cœur devient une communicatrice hors pair. La vérité sur la gestion de la mairie, ses projets, ses réalisations, les difficultés avec l’acte 3, les satisfactions et regrets de Juliette Zinga dans flashinfos.net


La touche nouvelle apportée par l’équipe municipale depuis 2009…
 
La touche nouvelle, c’est l’acte III. Disons qu’il y a un nouveau code général des collectivités locales qui a permis à notre commune qui était une commune d’arrondissement de devenir aujourd’hui une commune de pleine exercice. Ça c’est une touche nouvelle. Et, il y avait une grande espérance par rapport à l’organisation même de notre collectivité. Mais aussi permettre à la collectivité de pouvoir travailler et de pouvoir faire des réalisations. Parce qu’en tant commune d’arrondissement, autrefois, on ne le pouvait pas, parce qu’on n’avait pas les moyens. Et le budget qu’on avait en 2009, c’était un budget de moins de 300 millions. A notre arrivée en 2009, nous avions relevé le budget à presque 300 voire 400 millions. Et lors du deuxième mandat, à quelque chose comme 800 millions. Aujourd’hui, nous sommes à un milliard et quelques. Ça, ce sont des espoirs que nous avons eu, parce que, dans les prévisions de 800 millions que nous avions pour l’année passée, on a eu quelque chose comme 600 millions avec la gestion recouvrée. Ce qui fait qu’aujourd’hui, par rapport aux prévisions que nous avions, on n’a pu relever la barre à un milliard deux cent qui nous permettraient. Ce sont des prévisions qui nous permettraient dans les réalisations, de pouvoir développer le cadre de vie, la performance des écoles. Nous avons la gestion de 5 écoles élémentaires du publique. Mais également une mission d’accompagner les étudiants de la commune avec des bourses pour la professionnalisation qu’ils veulent faire. Et aussi, disons d’améliorer la gestion même interne de la mairie.
 
Les difficultés avec l’acte 3
 
Parce que, comme vous le savez, dans les collectivités, nous avons un personnel, un personnel contractuel comme on dit chez nous. Ce personnel contractuel ne peut avoir un salaire supérieur au plafond qui est de 55 000 et le plancher est à 35 000. Ce qui est un peu dérisoire par rapport à l’évolution, à l’esprit même du code général des collectivités locales. Aujourd’hui, on doit permettre aux collectivités locales de pouvoir contacter les services des gens. Parce que le personnel qui se trouve dans les collectivités locales, si je prends l’exemple du personnel permanent que nous avons hérité de la ville, c’est un personnel que nous ne maîtrisons pas. La gestion nous a été imposée. Ce personnel est payé par la collectivité, alors que les gens qui sont dans cette commune, depuis le premier mandat ne peuvent pas bénéficier cela. C’est un peu difficile aujourd’hui pour les communes d’embaucher ces derniers. C’est difficile !
Par rapport maintenant à l’ingéniosité que nous voulons, Direction des ressources humaines, Direction de la publicité, Direction de la voirie etc, il y a des jeunes qui ont le potentiel, le bagage technique mais c’est difficile de les embaucher à cause des salaires dérisoires. On ne peut pas les contracter à 55 000 F cfa. Parce que le coût même de leur formation dépasse de loin ce qui leur est proposé. Alors que nous, l’espoir que nous avions d’avoir le nouveau code général des collectivités locales, c’était que l’on puisse permettre aux communes déjà de pouvoir avoir la main mise sur la fiscalité. Cette fiscalité déjà nous échappe. Si on prend l’exemple de la patente, ici au niveau de la commune, nous avons la SONATEL ; la sonatel qui est une grande institution de notre pays, implantée ici dans la commune de Mermoz Sacré cœur, pour la patente, c’est zéro franc. Tout est reversé à la ville de Dakar. Il faudrait donc aujourd’hui approfondir la réflexion à ce niveau.
 
Cri de cœur…
 
Ah oui ! Notre maire l’a tellement dénoncé. On le taxe d’être trop bavard, trop va-t’en guerre mais c’est une réalité que nous vivons. Il est incompréhensible qu’une société comme la Sonatel qui fait des milliards de bénéfices puisse être dans une commune et que cette commune ne la ressente pas. Ce n’est pas normal. Il faudrait au moins par des activités…Nous, nous avons poussé la Sonatel à payer l’occupation de la voie publique. Ses parkings sont payés annuellement. Vous avez certainement dû avoir entendu, il y a de cela quelques mois que nous avions saisis leurs véhicules, mais maintenant, c’est fini. Al hamdoullilah, ils ont commencé à régulariser. Annuellement, ils paient leurs parkings à 46 millions l’An. L’autre aspect, c’est la responsabilité sociétale d’entreprise. Nous travaillons là-dessus pour qu’au moins, la Sonatel par des activités d’actions sociales puisse accompagner la commune dans divers secteurs. C’est ce que nous voulons en tout cas. Et actuellement, avec les poubelles publiques, nous sommes un peu dedans. Au début, nous n’étions pas concernés par ce programme. Le ministère des collectivités locales avait ciblé d’autres zones. Et on leur a dit que ce n’était pas possible que la Sonatel implantée dans une collectivité ne puisse même, dans le cadre environnemental, assister quand même à la collecte des déchets. Ils ont compris et ils sont revenus à de meilleurs sentiments et on a pu implanter quelques poubelles. Mais ça ne s’arrête pas là, parce qu’il y a aussi l’UCG qui est disponible. Qui s’est déplacé avec la Sonatel pour que l’on puisse concevoir un programme dans lequel il pourrait nous accompagner. Nos réalités diffèrent un peu à celles de la banlieue.
 
Emplois des jeunes….
 
Ici pour prendre les jeunes, collectés, transformer les déchets, c’est un peu difficile. Si vous regardez le cadre aussi, nous n’avons de kiosques qui peuvent recueillir des déchets. Nous avons une logique qui est là, typique aux Sicaps et il faudrait que ce programme puisse nous respecter et ils sont d’accords pour nous accompagner. Ça, ce sont des programmes.
Par rapport  maintenant aux emplois, comme ils disent qu’ils ont discuté avec l’Anpej. Nous ne pouvons pas créer des emplois, mais nous pouvons susciter, accompagner les sociétés qui sont là pour qu’au moins, si on a des étudiants qui sortent avec les bourses qu’on leur offre, d’avoir des stages. Ça c’est une possibilité. Ou bien aussi, des emplois. Parce qu’on leur a dit que ce soient des stages rémunérés ou non, l’essentiel, c’est de parfaire et de participer à la formation de l’étudiant. Nous accompagnons également les écoles dans les fournitures et autres. Pour les postes de santé, nous n’avons que deux mais par rapport à leur fondation (sonatel), on a discuté et ils veulent nous aider à relever un peu le plateau technique qui est là. Le plateau médical d’un des postes de santé à un niveau élevé. Pas celui d’un centre de santé mais d’améliorer considérablement les soins. Et aussi dans les écoles, revoir la salubrité. Les toilettes ne sont pas toujours ce qu’elles devraient être pour une école. Il y a tout un tas de travail à faire et ils sont prêts à nous accompagner.
 
Les priorités pour Barth et son équipe…..
 
Par rapport maintenant au cadre de vie. J’ai même reçu le Directeur du cadre de vie, M. Alioune Diop qui est très disponible. Depuis quelques mois, on travaillait et il m’a accompagné. Le ministère avait une certaine enveloppe pour accompagner certaine collectivité qui le souhaiterait pour l’aménagement d’espaces. Quand nous les avons saisi au début, c’était juste au début de notre second mandat et nous n’avions pas une claire voyance par rapport à nos rentrées d’argent, par rapport même à la technique pour la réalisation de nos activités. Quand nous les avons approchés, ils se sont montrés disponibles, en nous accompagnant sur les espaces. Mais la priorité aujourd’hui, c’est la bande que nous avons, un titre foncier de la commune, pour nous accompagner dans cet aménagement. Par exemple, il y avait un aménagement suspendu, arrêté, parce que toutes les informations que nous souhaitions avoir pour l’espace avant de l’aménager, nous ne les avions pas. De par le Conseil municipal qui a demandé au maire d’arrêter le programme, parce qu’il faudrait déjà qu’il y ait une présentation de la maquette. Un devis pour que l’on sache, c’est combien…C’est vrai que c’est le ministère qui va aménager mais que l’on sache à combien s’élève le coût de cette opération. Combien ça allait coûter à la commune si c’est elle qui devait aménager. C’est vrai que la commune n’a pas à donner un seul franc mais simplement que ces informations puissent être disponibles.
Il y avait également le problème de la fermeture du canal qui devait être fait. Mais comme il y avait eu omission, nous avons interpellé pour qu’il y ait un devis. Ils sont en train de préparer ce devis. Du côté de la population, elle s’est levée un jour, en voyant qu’on avait encerclé le site. Il y a des pétitions et des interpellations. Juste pour dire que la mairie devait faire avec le ministère une audience publique. Ce qui est normale. Parce qu’on devait les informer sur les tenants et aboutissants de ce projet. C’est un aménagement paysager avec quelques espaces de commerce, quelques espaces de jeux et de Sport, mais au moins que la population soit informé. La mairie ne pouvait pas le faire par manque d’information et on n’a simplement décidé de suspendre les travaux. Ils étaient venus aujourd’hui apporter les informations, régulariser, apporter les correctifs pour que l’on puisse continuer le projet. Parallèlement, on a aussi interpellé le ministère dans lequel dépend le cadre de vie…parce qu’on a un espace.
 
Propos recueillis par Flashinfos.net

Le Redacteur