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GUY MARIUS SAGNA RACONTE: «Le commandant de police et 4 policiers m’ont malmené, brutalisé… »

Samedi 1 Octobre 2016

 Vous avez passé trois jours au commissariat. Comment avez-vous été traité là-bas ?

Pour être précis, j’ai passé un peu plus de 28 heures au commissariat de Point E, 5 heures à la cave du tribunal de Dakar et 20 heures au commissariat central. J’ai été traité de manière scandaleuse au commissariat du Point E. C’est le commandant de la police du Point E qui m’a interpellé en me demandant de lui rapporter les propos que j’ai tenus quelques minutes avant à vos confrères de Sen Tv à qui j’avais accordé une interview. Ce que j’ai catégoriquement refusé. Si j’avais accepté, j’aurais offensé tous mes camarades de la coalition nationale NON AUX APE, mais également tous les Sénégalais. Le commandant de police m’a dit que puisque je refusais de répondre à sa question, il m’empêcherait de vaquer à mes occupations. J’ai refusé pour les mêmes raisons de me laisser faire. Ce commandant de police accompagné d’au moins 4 autres individus m’ont malmené, brutalisé, menotté et envoyé au commissariat de police du Point E. J’ai été laissé comme ça avec les menottes pendant 2 heures de temps les mains au dos. C’est de la torture. J’ai encore mal aux poignets et aux épaules. Par la suite, le commissaire du Point E m’a annoncé que j’étais arrêté pour outrage à agent et que j’étais donc en garde-à-vue. En réalité, j’ai été kidnappé par la police du Point E pour outrage au système semi-colonial d’oppression du peuple sénégalais. Système d’oppression que l’Union européenne cherche à renforcer avec l’Accord de Partenariat Economique. Les conditions de garde-à-vue ont été dures. On se couche à même le sol. Il y a un seau pour uriner. Quand vous ouvrez ce seau, l’odeur est insoutenable. Même pour les policiers qui sont au poste à l’entrée. La cave du tribunal de Dakar est beaucoup plus propre. Il y avait moins de personnes que la dernière fois. Le commissariat central était aussi plus propre et moins peuplé. Cependant, en ce moment de l’année, la chaleur et les moustiques rendent les conditions de garde-à-vue difficilement soutenables.

 

Vous avez été libéré sur ordre du Procureur. Comment appréciez-vous cela ?

Je devais en effet être présenté au procureur le vendredi 23 septembre. Le samedi 24 septembre en début d’après-midi on m’a fait savoir que le procureur avait demandé ma libération et qu’il me contacterait en cas de besoin. Je rappelle que c’est la 3e fois que la Coalition Nationale NON AUX APE est victime de cette répression pour fait de lutte contre les APE. La première fois, quatre de nos camarades avaient été arrêtés pendant 7 heures de temps au commissariat central. La deuxième fois, 9 de nos camarades ont été arrêtés pendant 72 heures au commissariat central et envoyé à la cave du tribunal de Dakar pour y être entendus par le procureur. Cette fois-ci, un camarade a été arrêté dans des conditions plus graves encore. Il y a un acharnement du régime de Macky Sall contre la brave et héroïque lutte des membres de la Coalition Nationale NON AUX APE contre l’annexion de l’Afrique de l’Ouest par l’Union Européenne. Ce qui est étonnant, ce n’est pas la lutte contre l’APE. Le scandale, c’est cet APE signé pour réduire à néant la vie de millions de paysans, de travailleurs de PME et PMI…et de leurs familles. Que croyaient-ils ces dirigeants serviles? Qu’en annonçant la signature de l’APE et donc la mort certaine de millions d’Africains, ils allaient être applaudis ? Arrestations, kidnapping, répressions, tortures…n’y feront rien. La lutte contre l’APE va se poursuivre. Et comme ils ont fait le choix de la défaite en radicalisant l’oppression, nous allons faire le choix de la vie en radicalisant davantage encore la lutte contre l’APE.

 

Vous n’avez pas pu manifester devant Valls. C’est quoi la prochaine étape de votre lutte ?

C’est vrai ! Mais le plus important aujourd’hui pour nous c’est de renforcer l’information, la sensibilisation, la mobilisation, et de renforcer le rapport de force contre l’APE. Et cela, nous arrivons à le réussir lentement mais sûrement. Nous poursuivons notre agenda anti colonial, anti APE. La Coalition se concerte et échange avec ses avocats. Dans les meilleurs délais, nous aviserons sur nos tactiques pour contribuer davantage encore à mettre le semi colonialisme, à travers notamment l’APE, au centre du débat national. L’ordre du jour au Sénégal comme dans les autres pays d’Afrique, c’est l’émancipation de nos peuples. Nous devons arracher notre souveraineté ! La Coalition Nationale NON AUX APE sera ce samedi à Tivaouane. Visites de dignitaires religieux, émission radio, conférence…seront au menu demain samedi 1er octobre 2016. La lutte continue. Le peuple vaincra!


Le Redacteur

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