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Indiscipline : Un marché encombrant sur la passerelle de la Patte d’Oie

Mercredi 18 Janvier 2017

Indiscipline : Un marché encombrant sur la passerelle de la Patte d’Oie

Après les trottoirs, les marchands ambulants ont envahi les passerelles. Celle de l’hôpital Nabil Choucair est jonchée d’étals de marchandises posées à même le sol. Le commerce fleurit sur la passerelle au grand dam des piétons.

Le trafic n’est pas fluide au bas de la passerelle de la Patte d’Oie, près de l’hôpital Nabil Choucair, aux environs de midi. Ce mardi 10 janvier 2016, des voitures roulent au ralenti à cette hauteur. Certains piétons attendent pour traverser. Les plus conscients empruntent la passerelle. Ici aussi, il faut de la patience pour regagner l’autre côté de l’autoroute. Des étals de chaussures, d’accessoires, de voiles et diverses marchandises jonchent la chaussée. Des ambulants hèlent par-ci et par là des piétons. Certains jettent un regard. D’autres se faufilent entre les étals. L’ambiance rappelle l’atmosphère des marchés. Les marchands ambulants ont imposé une autre vocation à cet ouvrage. Vêtu d’un maillot rouge assorti d’un pantalon noir, Modou Mbaye ne pense qu’à gagner sa vie. La satisfaction de ses besoins et ceux de sa famille passent devant la fluidité de la circulation des personnes. « Nous n’avons pas un endroit où nous pouvons écouler nos produits, nous sommes venus ici pour travailler et satisfaire les besoins de nos familles », justifie ce vendeur de chaussures exposées sur un toile. Son installation ravale la largeur de la passerelle. Mais, Modou n’affiche pas une gêne. Son camarade Fallou Gaye présente, lui, des peignes, des cotons-tiges…, dans son coin. Le petit commerce fleurit. Ce jeune est bien conscient que la passerelle n’est pas un marché. Cependant, il ne manque pas d’arguments. « Je sais que la passerelle n’est pas un espace de vente de marchandises. Elle est destinée pour la traversée de l’autoroute. Mais, on n’a pas les moyens de louer des cantines dans les marchés », tente-t-il d’argumenter. Sur ce petit marché, on ne se préoccupe pas des risques. Les vendeurs croient au destin. Pour Fallou Gaye, tout ce qui doit arriver arrivera, personne n’y pourra rien. Ils opposent leur foi aux risques auxquels ils sont exposés. Pourtant, dans le passé, la passerelle de la Sicap Mbao s’est affaissée. Mais à Nabil Choucair, les vendeurs font confiance aux ingénieurs. « On ne le souhaite pas, mais je pense que cette passerelle est très solide. Que Dieu nous en garde et nous protège », prie Fallou Gaye.

Les piétons émettent des réserves sur l’occupation anarchique de cette voie. Croisée dans les environs, l’étudiante Ndèye Daro Diouf balaie d’un revers de main les arguments des vendeurs. « Ici, ce n’est pas fait pour vendre, mais plutôt pour traverser », répète-t-elle. Cette demoiselle qui emprunte cette voie tous les jours a longtemps protesté en silence contre les installations. A certaines heures de la journée, comme des ruelles des marchés, il est difficile se mouvoir. « Il y a un embouteillage le soir sur la passerelle. C’est déplorable », peste l’étudiante. Elle n’est pas la seule à faire ce constat, ni à hausser le ton. Abdoulaye Diop, un commercial dans une entreprise de la place, ne cache pas son amertume. « Leurs marchandises bloquent le passage. C’est déplorable », clame-t-il.

Un autre piéton y voit un manque de civisme des citoyens sénégalais. Il a rappelé que la mairie a déguerpi à plusieurs reprises les marchands ambulants dans la zone de Patte d’Oie. Mais, ces derniers reviennent occuper les lieux quelques jours après. « Il faut que les autorités réagissent davantage. Le Sénégalais ne respecte pas la vocation des espaces », indique Amadou Diop, un ancien militaire. Il est temps de mettre de l’ordre sur les trottoirs et sur les passerelles.

Seneweb

 


Le Redacteur

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