L'armée syrienne bombarde les forces kurdes, une première

Vendredi 19 Aout 2016

Les deux-tiers de la ville de Hassaké sont contrôlés par les forces kurdes et le reste par le régime. Une situation qui crée des tensions récurrentes à mesure que les Kurdes, soutenus autant par les Occidentaux que par les Russes, voient leur position renforcée.

Simple incident ou retournement dans la crise syrienne ? Des avions du régime syrien ont frappé, ce jeudi, pour la première fois depuis le début du conflit, des secteurs tenus par les forces kurdes, à Hassaké, dans le nord-est du pays.  


Les frappes ont visé trois barrages et trois QG des forces kurdes des Assayech, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Un porte-parole de l'administration auto-proclamée par les Kurdes à la faveur de la guerre dans le nord-est du pays, a confirmé les raids.  
 
 

Ces frappes font suite à de violents combats entre forces pro-régime et la police kurde après des accusations mutuelles d'arrestations. Les affrontements, concentrés sur un quartier du centre-ville et un autre du sud de Hassaké, ont fait depuis mercredi 11 morts -quatre civils, quatre membres des forces kurdes des Assayech et trois des Forces de défense nationale (FDN, pro-régime)-, a indiqué à l'AFP une source médicale locale. 
Des tensions générées par le renforcement des Kurdes

Les tensions étaient latentes depuis deux semaines après des accusations mutuelles d'arrestations et l'échec des médiations entre les deux camps. La ville de Hassaké est située dans la partie du pays contrôlée par les Kurdes mais reste en partie sous la coupe du régime de Bachar el-Assad. La situation crée des tensions récurrentes à mesure que les Kurdes, soutenus autant par les Occidentaux -qui les soutiennent dans la lutte contre le groupe Etat islamique  - que par les Russes, ont accru leur emprise sur le nord de la Syrie. 


Les Kurdes réclament la dissolution des FDN (pro-régime) à Hassaké, ville composée pour moitié de kurdes et pour moitié d'arabes. Une source gouvernementale locale a affirmé à l'AFP que les "bombardements aériens étaient un message aux Kurdes pour qu'ils cessent de faire ce genre de revendications qui touchent à la souveraineté nationale". 

Le Redacteur