Après des semaines d'imbroglio juridique, né de la contestation des résultats du premier tour du 10 octobre , les urnes vont enfin désigner le successeur d'Ellen Johnson Sirleaf, seule femme à avoir été élue chef d'Etat en Afrique. Les bureaux de vote ont ouvert à 8h TU et ferment à 18h TU aux quelque 2,1 millions d'électeurs de ce petit pays anglophone. Les premiers résultats sont attendus quelques jours plus tard.
Ce mardi matin, dans les bureaux de monde, la foule était moins nombreuse qu'à la même heure, au premier tour, le 10 octobre. Le bureau de vote de Sinkor, un quartier de classe moyenne de la capitale, était presque vide. Ses électeurs iront peut-être voter plus tard.
George Weah , star du PSG et du Milan AC dans les années 1990, part favori après être arrivé en tête au premier tour dans 11 provinces sur 15. Il bénéficie du ralliement du sénateur et ancien chef de milice Prince Johnson (8,2%) et du parti de Charles Brumskine. Au total, quatre candidats défaits au premier tour ont appelé leurs partisans à soutenir le footballeur de légende, qui brigue la présidence pour la troisième fois, après 2005 et 2011.
« La victoire est mienne », a répondu dimanche 24 décembre Joseph Boakai , 73 ans, bien qu'il n'ait réuni qu'une centaine de militants à son quartier général dimanche soir. « Nous prions pour qu'ils fassent que cette élection soit libre, juste et crédible », a ajouté le vice-président sortant, très critique ces dernières semaines envers la Commission électorale nationale.
Les résultats du premier tour, qui s'est déroulé le 10 octobre et avait donné dix points d'avance à Geroge Weah sur son rival, avaient toutes les apparences d'un vote de contestation. Le second tour ce mardi permettra de savoir si les Libériens se sont réconciliés entre temps avec le parti au pouvoir, le Parti de l'unité, ou s'ils préfèrent l'opposition.
Un second tour plus transparent ?
Le camp de George Weah est un peu inquiet. L’ex-footballeur, qui avait presque dix points d’avance sur son rival Joseph Boakai au premier tour, est donné favori. Au point que certains de ses supporters peuvent penser que l’affaire est pliée et qu’il n’est pas absolument essentiel de faire le déplacement.
Par crainte des fraudes, la procédure a changé entre le premier et le second tour. Il existe désormais une liste électorale en bonne et due forme. Aujourd’hui, seuls peuvent voter ceux dont le noms figure sur cette liste. Au premier tour, il suffisait d’une carte d’électeur, ce qui a provoqué certaines irrégularités, évoquées par la Cour suprême.
Des observateurs internationaux ont pu témoigner que des cartes d’électeurs avaient été vendues sous leurs yeux. Ce matin la police a d’ailleurs interpellé deux personnes dans un bureau de vote de Monrovia. Une employée de la commission électorale, qui aurait donné deux bulletins à un électeur, peut-être par erreur. Un homme, qui a lui aussi été interpellé, aurait également tenté de les glisser tous les deux dans l’urne. Ils sont tous les deux pour l’instant au commissariat.