Cette fois, Malick Gakou a troqué son manteau de politicien, patron du Grand Parti, contre celui d'un économiste. Et c'est pour mettre en garde Macky Sall et son régime. “Le Sénégal s'endette trop vite et trop mal, à un rythme qui met en péril l'avenir des générations futures parce que ne tenant pas compte des priorités des Sénégalais pour la satisfaction du bien être social. Le Sénégal est le seul pays de l'Uemoa où la dette par habitant excède 500 dollars américains (près de 300.000 Fcfa).
Le niveau d'endettement du Sénégal dépasse de loin celui du Mali (35,2%), de la Côte d'ivoire (33%) et du Burkina Faso (32%). Le Sénégal se targue d'avoir un taux de croissance de 6%, mais avec un taux d'endettement de 57%. Les institutions de Bretton Woods recommandent aux Etats de s'endetter jusqu'à hauteur de 60% de leur Pib. Aujourd'hui, on se rend compte que le Sénégal est à deux doigts de dépasser ce seuil recommandé”, dit-il. Il était face à la presse, ce lundi.
L'exécution du Plan Sénégal émergent (Pse), si cher au chef de l'Etat, Macky Sall, ne justifie pas cet endettement car, selon l'ancien ministre du Commerce, “le Pse ne mènera le Sénégal ni à la croissance, ni au développement, malgré la richesse de ses ressources naturelles et l'immense talent de ses ressources humaines”. “Le Pse ne règle pas le problème de l'emploi des jeunes, de la pauvreté, de la précarité dans le monde rural, principalement. Il ne règle pas le problème de l'agriculture non plus. Ce qui fait que le Sénégal continue d'importer plus de 900.000 tonnes de riz par an”, note-t-il, invitant les autorités étatiques à redresser la barre avant qu'il ne soit trop tard.