Après la traque des biens « supposés mal acquis », les « tanebeers et concerts » ministériels décentralisés, le « référendum de prestige », l’intimidation d’honnêtes fonctionnaires, nous assistons maintenant à la théorie de la double nationalité pour éliminer de potentiels candidats à l’élection présidentielle de 2019.
Pathétique, je dirai, ou même lamentable, mais pour être plus en phase avec moi-même, ça fait vraiment pitié pour notre pays le Sénégal, un modèle de démocratie magnifié en Afrique et perpétué par les différents régimes qui se sont succédés jusque-là.
Ayant déjà perdu la bataille des réalisations, celle de la satisfaction des besoins des sénégalais et accentué la déception des populations ; ce régime ne trouve rien d’autre à nous proposer qu’une « sénégalité » en bonne et due forme de tout candidat lors des prochaines échéances présidentielles. Les « griots parlementaires » qui ne servent juste qu’à lever le doigt sont déjà en train de cogiter sur le nombre d’années de cette « nationalité » des candidats pour être éligible, deux (02), cinq (05), voir même dix (10) comme le pense le « grand parlementaire » de la CEDEAO : El pisterelo
En décidant d’écrire ces quelques mots, je veux juste attirer l’attention de ces Apristes pyromanes, que tout près de chez nous une idéologie pareille y a installé le chao, la haine, la guerre et in fine la chute d’une des économies ouest africaines les plus florissantes. Notre pays n’est pas exempt d’une telle situation. L’histoire a montré que les questions identitaires, partout où elles ont été soulevées, n’ont jamais épargné le peuple et encore moins été résolues sans laisser des séquelles.
Il y a tant de chose à faire au Sénégal pour un régime, tant de priorités, tant de défis à relever qu’on ne puisse avoir le temps de nous épancher sur questions puériles, sans intérêt et à la limite sans fondement culturelle, religieux et encore moins juridique. Occupez –vous à résoudre les besoins fondamentaux des sénégalais, respectez le jeu démocratique et épargnez –nous d’un tel suicide, notre pays n’en a pas besoin encore moins notre peuple.
La constitution du Sénégal n’a-t’elle pas déjà réglé cette question ? Notre devise (Un Peuple- Un But- Une Foi) n’a-t-elle pas réglé cette question ? Le brassage interculturel au Sénégal n’a-t’il pas résolu cette question ? Comme le disait Aimé Césaire dans la tragédie du Roi Christophe, « à force de vouloir poser un toit sur un autre toit, il devient trop grand ou il tombe dedans », le peuple sénégalais est assez mûr et saura faire face au moment venu. Ne tentez pas le diable, car il sommeille en chacun de nous et dans chaque peuple.
Evitez le piège que constitue le débat sur la double nationalité pour le bien du pays et des sénégalais. La déception des sénégalais sur les résultats visibles dans la mise en œuvre du « Plan Sall Emergence » sont bien connus il s’agit, des scandales financiers qui ont fait les choux gras de la presse et l’arrivé du tout nouveau milliardaire de la dynastie Sall.
On ne peut pas faire du neuf avec du vieux, comme le dit l’adage, alors préparez-vous à la véritable alternance générationnelle et idéologique. Mettez bien en place la HCCT« Haute Conclave des Convertis Territoriaux », une autre institution budgétivore, au moment où l’éducation, la santé, l’hydraulique et d’autres secteurs ont besoin d’être pris en charge.
Oulimata Kane
KARIMISTE, UJTL GRAND YOFF