La Cenco souhaite que « le Conseil de sécurité demande à la Céni la publication des procès-verbaux pour enlever les doutes et apaiser les esprits », a déclaré Mgr Marcel Utembi, lors d'une liaison vidéo avec les 15 membres de la plus haute instance de l'ONU. « Les résultats tels que publiés ne correspondent pas aux données collectées par la mission d'observation de la Cenco », a-t-il ajouté.
L'opposant Félix Tshisekedi a été déclaré vainqueur par la Céni, un résultat mis en doute par l'Occident et l'Eglise catholique, très influente dans le pays. Cette dernière n'a pas dit qui a gagné selon son propre décompte, mais a laissé entendre qu'il s'agirait d'un autre opposant, Martin Fayulu, qui compte exiger samedi un « recomptage des voix ».
A l'opposé, le président de la Céni, Corneille Nangaa, qui a finalement décidé de répondre positivement à l'invitation du Conseil de sécurité, en a profité pour s'en prendre à la conférence épiscopale, mettant en cause sa méthodologie et même le nombre de ses observateurs accrédités. Corneille Nangaa a également exhorté le Conseil de sécurité à soutenir les nouvelles autorités élues -- et cela sans même attendre la publication des résultats définitifs -- mettant en garde contre une annulation du scrutin. « Nous avons aujourd'hui un président élu » et « il est maintenant temps pour les nouvelles autorités d'être soutenues par la communauté internationale », a-t-il dit par vidéo-conférence, en laissant entendre qu'une éventuelle annulation du scrutin reviendrait à maintenir au pouvoir le président sortant Joseph Kabila, à la tête du pays depuis 2001.