Ravalomanana - Rajoelina: Deux ex-présidents à la reconquête de leur pays

Dimanche 16 Décembre 2018


Dans les grandes lignes, les parcours de Marc Ravalomanana et d'Andry Rajoelina ont de nombreuses similarités. Tous deux ont commencé leur carrière politique en remportant, dès la première tentative, le fauteuil de maire de la capitale (en 1999 pour Ravalomanana, en 2007 pour Rajoelina). Un tremplin pour accéder ensuite à la fonction suprême ; Marc Ravalomanana par les urnes, en 2002 puis 2007 et Andry Rajoelina en 2009, par ce que la communauté internationale qualifiera de « coup d’Etat », forçant ainsi le premier à quitter la présidence précipitamment... Portraits croisés de deux candidats animés par une obsession : celle de gagner l’élection.


Entrepreneurs à succès, l’un dans l’agro-alimentaire, l’autre dans la communication, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina, déjà bien nantis, ont profité de leur passage à la tête de l’Etat pour accroître considérablement leur fortune. Puis tour à tour, ils ont connu l’humiliation, le rejet et l’exil. De retour sur l’échiquier politique, tous deux affirment qu’ils ont mûri. Et cela semble avoir convaincu puisque les voilà face à face pour un duel par les urnes. Leur campagne n’a pourtant pas volé très haut, chacun jetant les frasques du concurrent en pâture et dénigrant à la première occasion l’adversaire lors de vils règlements de comptes par meetings interposés. Alors les deux hommes ont-ils véritablement changé ?

Rajoelina, le roi de la com

Un homme en avance sur son temps. Visionnaire. Et parfois même « révolutionnaire », comme l’affirme son bras droit, ami et conseiller spécial Augustin Andriamananoro : « Dès le début, Andry, on l’a surnommé "TGV". Il avait mille idées à la minute. Parfois des brillantes. C’est lui qui a bouleversé l’affichage publicitaire à Madagascar. » Et c’est sans doute son plus gros point fort, la communication. « Andry Rajoelina est un génie en la matière », explique Mbolatiana Raveloarimisa, activiste au sein de plusieurs organisations de la société civile ; « il pourrait vendre n’importe quoi. Il arrive à convaincre les gens jusqu’à les rendre totalement amnésiques ! », dit-elle encore.

 

 

 

Le Redacteur