Si la contestation de la reconnaissance par les Etats-Unis de Jérusalem comme la capitale d'Israël réveille chez Recep Tayyip Erdogan des ambitions de meneur régional et musulman, elle offre surtout l'occasion au président turc d'entonner une fois de plus l'un de ses refrains favoris : qualifier l'État hébreu « d'État terroriste ».
« Nous n'abandonnerons pas Jérusalem à la merci d'un Etat qui tue des enfants », a dit précisément Recep Tayyip Erdogan lors d'un congrès de son parti à Sivas, en Anatolie. Une charge violente, qui confirme que le leader turc est prêt à tirer un trait sur la réconciliation amorcée l'an dernier entre son pays et Israël.
Avant l'annonce américaine, Tayyip Erdogan avait prévenu qu'il n'hésiterait pas à rompre les relations avec l'État hébreu, comme il l'avait fait en 2010, après l'assaut israélien contre un navire turc qui tentait de briser le blocus de Gaza.
Au passage, le président turc en a profité pour égratigner son homologue américain, avec lequel il essayait, bon an mal an, de tisser de bonnes relations. La décision de Donald Trump sur Jérusalem est celle « d'un évangéliste », a lancé Tayyip Erdogan, avant de la qualifier de « nulle et non avenue ».
Lors d'un entretien téléphonique, le président français Emmanuel Macron a demandé au président turc de « contribuer à l'apaisement » entre Israël et les Palestiniens et « d'éviter les répercussions négatives dans l'ensemble de la région », a indiqué l'Elysée dimanche.