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Israël-Palestine. Bain de sang à Gaza pour l’inauguration de l’ambassade des États-Unis à Jérusalem

Mardi 15 Mai 2018


Au moins 55 Palestiniens ont été tués lundi par l’armée israélienne dans des manifestations à la frontière de Gaza, alors que les États-Unis inauguraient en grande pompe leur ambassade très controversée à Jérusalem.


Donald Trump n’a pas fléchi. Depuis lundi – soixante-dix ans après la création de l’État d’Israël – l’ambassade des États-Unis a déménagé de Tel-Aviv à Jérusalem, donnant de facto à la Ville sainte un statut de capitale.

Mais l’inauguration de l’ambassade, en présence d’Ivanka Trump et de Jared Kushner, n’a pas fait la une de la presse internationale pour ses discours officiels sur l’amitié américano-israélienne, mais pour “le contraste saisissant” entre les festivités et le “bain de sang, à 80 km de là, qui a coûté la vie à au moins 55 Palestiniens”observe le Los Angeles Times.

Pour les Palestiniens, ulcérés par la décision de Washington, la journée de lundi devait aussi marquer l’aboutissement de la Marche du retour, un mouvement de 45 jours commencé le 30 mars “pendant lequel des dizaines de milliers de Palestiniens ont marché vers la frontière (entre Gaza et Israël) pour réclamer la fin des 11 ans de siège de la bande de Gaza, et le retour des réfugiés dans leurs maisons et sur leurs terres”explique le site d’information israélien +972.

Mais Tsahal n’a pas hésité à répondre par la force, qualifiant le rassemblement de lundi de “violente émeute” et assurant que “les protestataires avaient lancé des bombes incendiaires et des pierres contre ses soldats, et avaient essayé de placer un engin explosif près de la barrière de sécurité de la frontière”rapporte The Jerusalem Post.

Au moins 55 Palestiniens, dont plusieurs mineurs de moins de 16 ans, ont été tués, et quelque 2 700 personnes ont été blessées dans les affrontements, selon le dernier bilan. L’armée a été accusée par les associations de défense des droits de l’Homme “d’usage disproportionné de la force” contre des “manifestants non armés”, relève le quotidien. La direction de l’Autorité palestinienne a quant à elle crié au “massacre”.

“Un grand jour pour Israël”

Selon le décompte de la chaîne Al-Jazira,  depuis le début des rassemblements le 30 mars, “les forces israéliennes ont tué au moins 107 Palestiniens dans l’enclave et blessé environ 12 000 personnes”.

Les réactions de la communauté internationale au bain de sang de lundi – la journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de l’été 2014 dans la bande de Gaza – ont été vives et globalement critiques à l’égard d’Israël. Elles n’ont pas empêché Donald Trump de saluer “un grand jour pour Israël”,dans un tweet repris par USA Today,  tandis que le porte-parole adjoint de la Maison-Blanche faisait porter la responsabilité du massacre au Hamas, qui aurait “cyniquement provoqué” la réponse d’Israël.

Mais “qu’a fait Israël pour empêcher le bain de sang avant qu’il n’arrive ?” demande le quotidien israélien Ha’Aretz.  “La réponse est : presque rien. Depuis des mois, les forces de sécurité ont été averties que les infrastructures et l’économie de Gaza étaient dans un état désespéré, que le chômage était à la hausse et avec lui les sentiments de frustration et de rage.

Une rage qui pourrait continuer à s’exprimer mardi, jour anniversaire de la naissance d’Israël, que les Palestiniens commémorent comme la Nakba (lacatastrophe), alors que l’un des chefs du Hamas “a laissé entendre que les groupes armés de la bande de Gaza pourraient lancer des actions contre Israël dans les prochains jours”, selon The Jerusalem Post.

 


Le Redacteur

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