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APPROCHE DE L’HIVERNAGE ET INSECURITE : Psychose chez les ouvriers de Tivaouane-Diacksao

Mardi 12 Juillet 2016

APPROCHE DE L’HIVERNAGE ET INSECURITE : Psychose chez les ouvriers de Tivaouane-Diacksao
«Après la pluie, c’est le beau temps», dit-on habituellement. Mais cet adage ne semble pas être partagé par les ouvriers de la banlieue de Dakar, particulièrement ceux de Tivaouane-Diacksao. En effet, en plus des eaux pluviales qui les plongent dans le désarroi le plus total, ils sont menacés de déguerpissement par les autorités de l'Apix (Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux de l'Etat).

Une zone à la merci des eaux et des malfaiteurs
Logés dans une sorte de cuvette, menuisiers, tôliers, peintres, électriciens, tapissiers et mécaniciens vivent dans la psychose et la peur. Quelques millimètres de pluies seulement suffisent pour bloquer toutes leurs activités. «Car, toutes les eaux de Diamaguène convergent dans cette zone», lance Mass Derneville, responsable et porte-parole des ouvriers.
La conséquence d’une telle situation est la fuite des clients et les risques de maladies découlant de l’hivernage. «Nous irons tous en chômage technique dès la tombée des premières pluies», ajoute Badou, son voisin tôlier qui, embouche la même trompette, déclare : «La pluie ne va pas avec la peinture, d’autant plus que les voitures sont exposées dehors».
La question de la sécurité hante aussi le sommeil de ces ouvriers. «Nous laissons cette question entre les mains de Dieu. Il n'y a pas d'éclairages et les gardiens font face, de manière récurrente, aux malfaiteurs et autres voleurs. Parfois, nous restons ici jusqu'à des heures tardives de la nuit pour veiller», dit-il avec dépit.
Comme si ce calvaire ne suffisait pas, ces ouvriers sont menacés également de déguerpissement. En effet, l'Apix veut les déplacer, car cette zone doit abriter un bassin de rétention. C'est du moins l’information qui leur a été donné, selon M. Derneville. «En tout cas, l’Apix n'a pas pris langue de manière sérieuse avec nous, mais nous les attendons de pied ferme. Nous sommes prêts à faire face le jour où ils viendront pour nous faire quitter sans site de relogement», dit-il.

Les autorités municipales informées de la situation
Par rapport à la réaction des autorités municipales, les ouvriers avouent unanimement que rien n’est fait pour les sortir de l’ornière. «On ne nous considère même pas ici. Pourtant, nous payons des taxes comme tous les bons citoyens», précise leur porte-parole.

«Elles ne méconnaissent pas notre situation de risque d’inondation dans laquelle nous sommes. Car nous sommes à quelques encablures de la mairie. Tout ce qu'elles nous promettent, c'est que les sapeurs-pompiers vont venir pour pomper l’eau», renchérit Mass.
Dans tous les cas, ces artisans vivent dans l’inquiétude et la peur au ventre. Les conditions de travail ne répondent nullement aux normes minimales. En plus de la pluviométrie, c’est le manque d’éclairage et par ricochet de sécurité qui est leur lot quotidien. Aussi, ils lancent un dernier cri du cœur à l’endroit des autorités municipales pour qu’elles leur viennent en aide en leur trouvant un autre site plus adéquat et plus propice à leurs activités. Car, disent-ils: «Nous sommes des pères de famille et accueillons tous les enfants qui n'ont pas pu réussir dans les études».

Flashinfos.net

Le Redacteur

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