Le journal l’observateur a publié ce jour à sa une, le titre suivant :
Conclusions de l’enquête technique : Le crash de Senegalair enfin élucidé :
J’avoue que je n’ai pas connaissance des attributions de notre BEA national, mais je présume qu’il fonctionne conformément aux dispositions de l’OACI (Agence de l’Aviation Civile internationale) donc un peu comme le BEA en France, ou le NTSB (National Transportation Safety Board) aux USA. Ces institutions organisent prioritairement une conférence publique (à la suite d’un incident/accident) pour livrer les conclusions de l’enquête, juste par soucis de donner des réponses aux familles des éventuelles victimes comme c’est le cas ici. Les conclusions sont ensuite envoyées sous forme de recommandations, aux autorités de gestion et de régulation de la circulation aérienne, aux compagnies aériennes, aux centres de maintenance agrées, aux centres commerciaux distributrices de pièces de rechange et aux institutions de tutelle. Les implications d’un rapport d’accident/incident ne sont jamais anodines car elles peuvent
(Au mieux) :
L'établissement des causes d’un accident aérien n'implique pas la détermination des fautes ou la détermination d'une responsabilité administrative, civile ou pénale.
La mission s’effectue indépendamment de toute enquête judiciaire menée sur les mêmes accidents et incidents. Le BEA n’a pas la prérogative de mener des enquêtes judiciaires ou administratives.
C’est à nous professionnels de conseiller idéalement nos gouvernants pour leur éviter de poser des actes qui pourraient compromettre la république. Je me souviens de la conférence de presse de notre Ministre en Charge du Transport aérien peu de temps après le crash. Il n’appartient pas au Ministre, encore moins l’ANACIM de vulgariser ce rapport. Que le BEA prenne ses responsabilités pour expliquer aux parents des victimes ce qui s’est réellement passé. Eux seuls sont à même de répondre aux questions.
Mais ce passage voudrait aussi dire que malgré les manquements constatés, l’ANACIM aurait failli à son devoir !!!. J’avoue ma grande surprise par rapport à cette affirmation.
Enfin, je suis d’autant plus surpris que je connais les inspecteurs de la navigabilité de l’ANACIM qui non seulement sont extrêmement compétents (car formés dans les meilleurs centres au monde, comme ceux de la FAA aux USA, ou ceux accrédités par l’EASA en Europe) mais aussi très pointilleux sur les questions de sécurité et de navigabilité.
Pour conclure, j’aimerais attirer l’attention de tous sur la manipulation de ce rapport tant attendu par tous (professionnels, institutions, familles) car des familles attendent des réponses fiables pour qu’enfin elles puissent faire le deuil. Certainement un constructeur attend des réponses fiables pour éventuellement apporter des améliorations techniques. Une agence attend des réponses fiables pour renforcer son dispositif règlementaire aéronautique. Des investisseurs attendent des réponses fiables. Des réassureurs attendent des éléments pour mieux évaluer le climat aéronautique sénégalais. Des employés attendent de voir s’ils sont en sursis ou définitivement au chômage. Alors de grâce, sachons raison gardée !
Nous n’aiderons pas notre pays en véhiculant des éléments tronqués ou approximatifs qui nous desserviront demain.
Xavier Diatta
Conclusions de l’enquête technique : Le crash de Senegalair enfin élucidé :
- Les Conclusions de l’enquête technique de la BEA transmises aux autorités
- Le copilote ne remplissait pas les conditions préalables pour conduire sous l’immatriculation sénégalaise
- L’avion surexploité n’était pas entretenu régulièrement malgré plusieurs recommandations
- Son altimètre défectueux serait la cause principale de l’abordage avec l’avion de la compagnie aérienne CEIBA.
- Qu’est-ce que le BEA
J’avoue que je n’ai pas connaissance des attributions de notre BEA national, mais je présume qu’il fonctionne conformément aux dispositions de l’OACI (Agence de l’Aviation Civile internationale) donc un peu comme le BEA en France, ou le NTSB (National Transportation Safety Board) aux USA. Ces institutions organisent prioritairement une conférence publique (à la suite d’un incident/accident) pour livrer les conclusions de l’enquête, juste par soucis de donner des réponses aux familles des éventuelles victimes comme c’est le cas ici. Les conclusions sont ensuite envoyées sous forme de recommandations, aux autorités de gestion et de régulation de la circulation aérienne, aux compagnies aériennes, aux centres de maintenance agrées, aux centres commerciaux distributrices de pièces de rechange et aux institutions de tutelle. Les implications d’un rapport d’accident/incident ne sont jamais anodines car elles peuvent
(Au mieux) :
- Contraindre un constructeur à ré usiner une ou plusieurs composantes du modèle de toute une série d’avions et à diffuser les modifications partout où besoin sera..
- Contraindre un exploitant à apporter des actions correctives immédiates dans le cadre de sa politique d’exploitation aérienne (maintenance préventive et curative, requalification du personnel, investissements lourds visant à améliorer et à sécuriser l’environnement aéronautique, etc.….
- Conduire au retrait définitif du modèle ou de la série pour les constructeurs, fermeture d’aéroports si l’accident dépend de la non-conformité de l’aéroport, etc.……
- Au retrait du permis d’exploitation aérienne (PEA ou AOC) pour les compagnies.
L'établissement des causes d’un accident aérien n'implique pas la détermination des fautes ou la détermination d'une responsabilité administrative, civile ou pénale.
La mission s’effectue indépendamment de toute enquête judiciaire menée sur les mêmes accidents et incidents. Le BEA n’a pas la prérogative de mener des enquêtes judiciaires ou administratives.
- 2°) « Les Conclusions de l’enquête technique de la BEA transmises aux autorités »
C’est à nous professionnels de conseiller idéalement nos gouvernants pour leur éviter de poser des actes qui pourraient compromettre la république. Je me souviens de la conférence de presse de notre Ministre en Charge du Transport aérien peu de temps après le crash. Il n’appartient pas au Ministre, encore moins l’ANACIM de vulgariser ce rapport. Que le BEA prenne ses responsabilités pour expliquer aux parents des victimes ce qui s’est réellement passé. Eux seuls sont à même de répondre aux questions.
- 3°) « Le copilote ne remplissait pas les conditions préalables pour conduire sous l’immatriculation sénégalaise.
- 4°) L’avion surexploité n’était pas entretenu régulièrement malgré plusieurs recommandations. »
Mais ce passage voudrait aussi dire que malgré les manquements constatés, l’ANACIM aurait failli à son devoir !!!. J’avoue ma grande surprise par rapport à cette affirmation.
Enfin, je suis d’autant plus surpris que je connais les inspecteurs de la navigabilité de l’ANACIM qui non seulement sont extrêmement compétents (car formés dans les meilleurs centres au monde, comme ceux de la FAA aux USA, ou ceux accrédités par l’EASA en Europe) mais aussi très pointilleux sur les questions de sécurité et de navigabilité.
- 5°) « Son altimètre défectueux serait la cause principale de l’abordage avec l’avion de la compagnie aérienne CEIBA. Ce qui certainement expliquerait le fait que l’avion en provenance de l’Est se serait retrouvé à l’Ouest….. »
Pour conclure, j’aimerais attirer l’attention de tous sur la manipulation de ce rapport tant attendu par tous (professionnels, institutions, familles) car des familles attendent des réponses fiables pour qu’enfin elles puissent faire le deuil. Certainement un constructeur attend des réponses fiables pour éventuellement apporter des améliorations techniques. Une agence attend des réponses fiables pour renforcer son dispositif règlementaire aéronautique. Des investisseurs attendent des réponses fiables. Des réassureurs attendent des éléments pour mieux évaluer le climat aéronautique sénégalais. Des employés attendent de voir s’ils sont en sursis ou définitivement au chômage. Alors de grâce, sachons raison gardée !
Nous n’aiderons pas notre pays en véhiculant des éléments tronqués ou approximatifs qui nous desserviront demain.
Xavier Diatta