« N’abdiquez pas, ne renoncez jamais ! » a lancé François Fillon devant ses militants réunis à Aubervilliers. Comme un appel de la dernière chance alors qu’il est en pleine tourmente et de plus en plus isolé, rappelle notre envoyée spéciale à Aubervilliers, Valérie Gas.
S’il y avait un petit millier de personnes dans la salle, côté élus c’était un peu le désert. Le dernier cercle des fidèles, Bruno Retailleau, Jérôme Chartier, Valérie Boyer, Luc Chatel qui ont tenté de faire bonne figure malgré une salle à moitié pleine seulement.
François Fillon a fait ce que les militants attendaient de lui. Il a rappelé les grandes mesures de son programme, simplification du code du travail, fin des 35h, réforme de la fiscalité du capital, diminution du nombre d’emplois publics. Il a beaucoup parlé de liberté, il a glorifié la société civile et a déclaré : « ce sont les Français qui font la France ».
Des Français qui l’ont élu à la primaire et dont il attend un soutien suffisamment massif pour pouvoir maintenir sa candidature. Car on le reconnait dans son entourage, François Fillon se pose avec gravité la question de savoir s’il est toujours le meilleur candidat pour faire gagner son projet et son camp. La rassemblement de dimanche au Trocadéro sera donc déterminant.
Réunion du comité politique
Et alors qu'il s'exprimait devant ses militants à Aubervilliers, son parti a publié un communiqué quelque peu déconnecté des paroles de son candidat, annonçant la tenue ce lundi d’une réunion du comité politique de LR.
Gérard Larcher et de Bernard Accoyer, le président du Sénat et le secrétaire général du parti ont donc décidé d’avance de 24h cette réunion « compte tenu de de l'évolution de la situation politique ». Et alors que de nombreuses voix au sein du parti demandent à François Fillon de céder sa place au profit d'Alain Juppé.
Perquisitiondans la Sarthe
Quelques heures après, une source proche du dossier a révélé à l'AFP que le manoir du couple dans la Sarthe avait été perquisitionné vendredi, dans le cadre de l'information judiciaire ouverte sur des soupçons d'emplois fictifs visant le candidat de la droite.
La perquisition au domicile de Beaucé, près de Sablé-sur-Sarthe, « s'est terminée hier soir », a précisé cette source qui confirmait une information du Parisien. Les enquêteurs avaient déjà perquisitionné jeudi au domicile du couple dans le VIIe arrondissement de Paris.