« Raciste », « condescendant », fruit d'une « vision colonialiste »… Les qualificatifs dans la presse étrangère et sur les réseaux sociaux sont unanimement critiques. En cause, cette phrase du président français : « Quand des pays ont encore sept à huit enfants par femme, vous pouvez décider d'y dépenser des milliards d'euros, vous ne stabiliserez rien ».
Cette déclaration extrait de la réponse à la question d'un plan Marshall pour l'Afrique ne passe pas. Pas tant le chiffre sur le taux de fécondité mais plutôt ce que la phrase semble sous-entendre, à savoir que le problème du développement de l'Afrique viendrait des femmes qui auraient trop d'enfants. Une assertion fausse estime la politologue Françoise Verges, spécialiste de la question. « La plupart des études prouvent aujourd'hui que c'est le sous-développement qui entraîne la surpopulation », a-t-elle confié au journal Libération.
Quelques semaines à peine après le dérapage raciste sur les « kwassas kwassas », ces embarcations utilisées par des passeurs pour l'immigration clandestine des Comores vers Mayotte, pour le site américain Quartz, cette nouvelle déclaration sur la surnatalité en Afrique traduit la vision colonialiste de la France.