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L’alternance en Gambie, un espoir des Casamançais pour la construction d’un pont !

Vendredi 2 Décembre 2016

 
 
Le grand jour est enfin arrivé dirons les gambiens ! Après 22 ans de règne, le président Yaya Jammeh vient de perdre les élections face à son challenger Adama Barrow qui totalise 54,25 % des voix, suivi du président sortant qui a obtenu 38,9 % selon les résultats provisoires.
L’événement est solennel, le moment tout simplement magique, voir même exceptionnel, eh oui ; qui l’eût cru, la Gambie vient de rentrer dans l’histoire en tournant la page d’un règne sans partage d’un homme, qui aura tenu d’une main de fer le pouvoir pendant 22 longues années.
Sa majesté Jammeh, le « roi de Kanilaye » est tombé, avec armes en main comme un vaillant militaire sur le champ de l’honneur. Le peuple gambien a tout simplement choisi au péril de sa vie de vaincre sa peur et de mettre fin à cette oppression qui a caractérisé les quatre magistratures du président Jammeh.
Pour rappel, le Président Jammeh est arrivé au pouvoir par un coup d’Etat militaire en 1994 en tant jeune Lieutenant de l’armée. Il a mis fin au régime Sir Daouda K. Jawara président de la Gambie de 1970 à 1994.
La chute de Yaya Jammeh était-elle prévisible ? Oui, diront les observateurs avertis car les prémisses d’un désir de changement se faisaient déjà sentir depuis quelques années dans le pays.
La Gambie, ce petit pays enclavé dans le Sénégal, d’une superficie de 10 689 kilomètres carrés pour une population de 1 882 450 habitants (recensement 2013), a eu des relations assez tendues avec son voisin immédiat (le Sénégal), comme l’illustrent les nombreuses fermetures de la frontière, mais également , au plan mondial, ce pays est classé sur la liste rouge des puissances et des organismes internationales à cause notamment des exécutions et de la tyrannie de son président Yaya Jammeh.
 
Analysant ce changement de régime en Gambie, la première piste de réflexion qui peut intéresser le Sénégal est bien évidemment la crise en Casamance avec une fraction (celle de Salif Sadio) qui avait comme base de repli ce pays.
La deuxième piste de réflexion qui peut nous intéresser est celle relative au respect des textes de la CEDEAO, dont tous les pays membres ont actés, et qui prônent la libre circulation des citoyens, de biens et des service au sein de cet espace sous régional.
A ce propos, la construction d’un pont en Gambie à Faraféni, a toujours été un moyen de chantage du président Jammeh à tous les présidents qui se sont succédé au Sénégal de Abdou Diouf, Wade à Macky Sall.

Sa majesté Yaya, « l’empereur de Kanilaye » a toujours su de façon très subtile dire OUI aujourd’hui et NON le lendemain, en fonction de ses humeurs et sans qu’aucune pression ne puisse lui être mise. L’on se rappelle, la fameuse idée du Président Wade qui, outré par la versatilité de son jeune frère gambien avait émis l’idée de creuser un tunnel sous la Gambie (rires).

La page Jammeh, tournée, est-ce qu’on peut dire sans se tromper que cela ouvre de nouvelles perspectives à la résolution du conflit casamançais ? Ce qui est évident, cette donnée nouvelle peut favoriser une redistribution des cartes et avoir un effet sur les rapports de forces lors d’une table de négociation.

Si la Gambie ne constitue plus une menace, cela peut être bien entendu, un facteur favorable pour des négociations apaisés et sincères pour la résolution du conflit en Casamance. A tort ou à raison, le président Jammeh est toujours cité comme un acteur incontournable dans la résolution de ce conflit, certains l’accusent même d’avoir dans sa garde rapprochée des éléments du MFDC.
Aujourd’hui, avec la chute de Jammeh, peut-on dire sans se tromper que l’espoir de la construction d’un pont est permis ? wait and see.

Pour le Sénégal et, en particulier les casamançais, la construction d’un pont en Gambie demeure une priorité, à cause du calvaire que vivent les voyageurs notamment lors des périodes de fêtes. Les passagers perdent facilement 4 à 7 heures de temps au bac, impuissants, laissés à la merci des travailleurs du Ferry comme ils l’appellent, et obligés de consommer gambien pour se désaltérer tant l’attente est longue.
Aujourd’hui, l’espoir peut-il être permis pour tous ces gens qui traversent ce bac, sans oublier les camions de marchandises qui passent 2 à 3 nuitées cloués sur place à cause soit d’une panne du grand bac, soit d’un niveau du tirant d’eau très bas ou pire encore d’un camion qui est tombé en panne juste en montant.

On peut en citer pleins d’exemples, pour montrer combien les conditions de traversée de ce fameux ferry gambien sont difficiles, inhumaines et dangereuses.
Enfin avec cette nouvelle page qui s’ouvre en Gambie, l’espoir peut être permis de donner corps à l’esprit des textes de la CEDEAO, afin qu’en ce 21e siècle, le peuple frère gambien dépasse la traversée archaïque de bac et entre dans le modernisme.
 
Vive la Démocratie !
Vive le peuple Gambien !
Vive l’Afrique !
 
Kalounaye le Sudiste
Dakar Hann Mariste 

Flashinfos.net

 

Le Redacteur

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