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Plantage de Juppé, lâchage de Lagarde: la journée cauchemardesque de Fillon

Mercredi 1 Mars 2017


Selon nos informations, Alain Juppé a notamment refusé à François Fillon de l'accompagner devant la presse ce mercredi. Même scepticisme, à l'UDI, dont le président a annoncé tôt ce matin à François Fillon qu'il ne pourrait plus le soutenir.


Comme un air de panique. François Fillon  a bel et bien posé un lapin aux journalistes  et son staff ce mercredi matin, porte de Versailles, au Salon de l'agriculture. Le bref communiqué pour annoncer le report de la visite, tombé à 08h10, a pris de court une partie de l'équipe déjà sur place puisque le rendez-vous était fixé à 8 heures. Selon le JDD, un texto a même été envoyé en catastrophe par Myriam Levy, la conseillère presse du candidat: "Désolée de ne pas vous avoir prévenu plus tôt. En attendant nous restons silencieux et nous vous recommandons d'éviter toutes conjectures sur les raisons du report." 

L'un des membres de l'équipe Fillon confirme à L'Express avoir reçu le texto, peu avant la publication du communiqué de presse. "On n'avait aucune idée de ce qu'il se passait, y compris dans le QG, certains n'étaient pas au courant", témoigne cette personne. "Les rumeurs les plus folles circulaient: une mise en examen bien sûr mais aussi l'hospitalisation de Penelope Fillon", relate cette source. 

 
 

Suffisant, pour faire enrager Patrick Stefanini, le directeur de campagne, partisan depuis plusieurs jours -loin des micros- d'un retrait de la candidature et dont la démission a même été évoquée parmi les bruits de la matinée. Récit d'une journée qui a vu le champion de la droite aux abois, tenter, en vain, de colmater les brèches.  

Sarkozy consulté

 

Selon nos informations, si François Fillon n'a pas pris la peine d'alerter ses équipes plus tôt, c'est que le candidat s'est appliqué dans l'urgence à déminer le terrain. Objectif: garder le contrôle et éviter, encore une fois, l'émergence d'un plan B  ou d'une nouvelle fronde  à la faveur de ce nouvel épisode judiciaire, potentiellement mortel pour sa candidature.  

Et d'abord, donc, s'assurer du soutien des ténors. Depuis son QG de campagne, François Fillon a enchaîné les coups de fil et les rendez-vous avec les cadres de la droite parmi lesquels Nathalie Kosciusko-Morizet, Valérie Pécresse, Xavier Bertrand  ou Bruno Le Maire. Egalement consulté, Nicolas Sarkozy, vétéran des tempêtes politico-judiciaires, qui a conseillé à son ancien "collaborateur"  de "tenir bon".  

Juppé plante Fillon...

Restait à convaincre Alain Juppé, celui dont le nom revient toujours en tant que "plan B". François Fillon sait que le Bordelais se trouve à Paris. Il l'appelle à la rescousse pour lui demander d'être présent à ses côtés face à la presse lors de son allocution depuis le QG de campagne à 12h. L'idée est d'afficher l'unité de la famille politique. Juppé n'y est pas opposé sur le principe mais il veut connaître la teneur de l'intervention de Fillon. Le candidat lui explique qu'il veut se maintenir, jusqu'au bout, malgré sa mise en examen. "Si c'est ta décision, je ne viens pas", tranche Alain Juppé.   

Plus question pour le maire de Bordeaux d'apporter son soutien à la stratégie choisie par le candidat, ni à sa nouvelle charge contre les juges. Il répète qu'il est néanmoins "disponible", en cas de renoncement de son ancien rival à la primaire. "Je n'envisage pas de bouger avant que tu me le demandes officiellement", a-t-il assuré. 

... et Lagarde le lâche

"C'est vraiment passé pas loin que Juppé y aille. Fillon a changé de position plusieurs fois au cours de la discussion. Il est prêt à y aller, à condition d'être adoubé", confirme un autre proche d'Alain Juppé. "Il attendait de savoir qu'elle était la position de Fillon et pensait, avant de l'avoir au téléphone, qu'il était sur le point d'abandonner", assure encore un de ses intimes. 


Le Redacteur

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