A Kinshasa, toutes les activités tournaient au ralenti, ce lundi en début d'après-midi. Peu de circulation sur les routes, tous les commerces n’ont pas ouvert. Les bureaux de l’administration publique ont été désertés pour la plupart.
En revanche, des éléments de la police ont été déployés en grand nombre dans les quartiers pour empêcher tout regroupement de la population et des véhicules anti-émeutes sillonnent des artères. D’autres sont positionnés dans des endroits stratégiques.
« C’est une nouvelle journée ville morte telle que nous l’avons voulue », a réagi par téléphone Pierre Lumbi, le président du conseil des sages et du Rassemblement et chef de file du G7 (plateforme de ceux qui ont quitté la majorité présidentielle).
Selon Pierre Lumbi, les organisateurs ont voulu éviter la collision frontale avec les forces de l'ordre. Le Rassemblement des forces acquises au changement a en effet appelé à des manifestations pacifiques pour exiger l’application de l’accord de la Saint-Sylvestre. Cette frange, la plus radicale de l’opposition, ne se reconnait pas en Bruno Tshibala, qui vient d’être nommé Premier ministre par le président Joseph Kabila.
Dans le reste du pays, on signale des arrestations à Bukavu, Goma, Kindu, Lubumbashi ou encore Mbuji-Mayi. Il s'agit pour l'essentiel de cadres ou militants du Rassemblement de l'opposition qui cherchaient à se réunir avant la marche de protestation. Pour le porte-parole de la police nationale congolaise, il ne s'agit là que d'interpellations administratives. Après déposition, les autorités politico-administratives décideront s'il faut ou non les élargir.
La police qui avait rappelé l'interdiction de manifester ou même de se rassembler, se félicite de l'absence de violences. Elle insiste : jusqu'ici, pas de mort, ni de blessé.