Le Sénégal compte plus 557 communes avec environ 12.000 écoles et établissements dont 6000 abris provisoires. Depuis le 2 mars 2020, le pays est confronté à la pandémie du Covid 19 qui a entraîné la fermeture de tous les établissements sur l'étendue du territoire national.
Aujourd'hui que plane le spectre d'une année blanche que les autorités scolaires sont déterminées à conjurer, on peut se poser la question de la reprise des enseignements et de l'organisation des examens.
RÉOUVERTURE DES ÉCOLES DANS DES LOCALITÉS NON INFECTÉES...
Sur 557 communes que compte notre pays, moins de 30 parmi elles sont directement concernées par la maladie. De plus près la moitié de ces communes est dans la région de Dakar. Par ailleurs, il est bien établi que les gestes barrières constituent un excellent moyen de rupture de la chaîne de transmission.
Donc pourquoi ne pas, d’ores et déjà, prendre l'option d'une ouverture des écoles situées dans les localités non infectées par le virus ? Il s’agira de responsabiliser les Inspections d’académie et les IEF, qui travailleraient en parfaite collaboration avec les autorités locales, (administration territoriale, élus locaux, organisations syndicales et de parents d’élèves, services de santé et forces de l’ordre) pour définir les mesures conformes aux réalités locales. Toutes les mesures relatives aux gestes barrières (lavage des mains, thermoflash, masques pour les élèves et tout le personnel) seront articulées à la réorganisation de l’espace et des effectifs dans les salles de classe. Une excellente façon de renforcer l’implication communautaire! Cependant, dans l’hypothèse d'un hivernage précoce, il sera quasi impossible d’organiser les enseignements, dans au moins cinq régions (Tambacounda, Kedougou, Kolda, Sedhiou, Ziguinchor) à partir de la deuxième quinzaine de juin.
ORGANISATION DES EXAMENS
Or si les cours reprennent en début juin, alors de gros nuages vont planer sur les examens du CFEE, du BFEM et du BAC qui seraient alors organisés au mois d’août. Donc, il est possible de privilégier les cours et d’envisager le report du CFEE et du BFEM. Les passage en classe supérieure se fera sur la base des notes de contrôle. Les candidats qui le souhaitent pourraient alors passer les examens en 2021. Tenez, l’organisation du CFEE de 2019 pour 274.000 candidats a mobilisé plus de 10.000 salles de classes et 34.000 enseignants (chefs de centre, secrétaires, surveillants).
Pour le BFEM, il faut environ 7000 salles de classes et 13.000 surveillants compte non tenu des correcteurs. Ces mesures de report, permettront de limiter les déplacements, les regroupements, les manipulations de millions de copies. Elles permettront aussi, au-delà d'une économie substantielle de moyens financiers, d'éviter des annulations/reprogrammations d’épreuves ainsi que des chevauchements entre les différents examens ! Ainsi, on pourrait concentrer toutes les forces pour organiser en toute sérénité, le baccalauréat dont l'obtention est une condition sine qua none pour l'accès à l'enseignement supérieur.
En effet, pour 160.000 candidats au bac, il suffira de mobiliser environ 8500 examinateurs et 700 présidents de jury. «Refusez de combattre tant que vous n’êtes pas assurés de l’emporter » Sun Tzu.
Abdoulaye DIATTA, ancien directeur de la Communication et de la formation au ministère de l'éducation.