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Syrie: Amnesty International dénonce un «abattoir humain»

Mardi 7 Février 2017


L’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International consacre un nouveau rapport à la prison syrienne de Saidnaya. Des témoignages d’anciens détenus et gardiens montrent comment le régime de Damas s’y est livré à des pendaisons de masse, au moins jusqu’en décembre 2015.


En août 2016 déjà, Amnesty International attirait l’attention sur l’existence de la prison militaire de Saidnya, proche de Damas. Le lieu est prévu pour détenir de 10 000 à 20 000 personnes et dans un nouveau rapport, l’organisation de défense des droits de l’homme décrit l’ampleur des tortures et des exécutions de masse d’opposants syriens.

Durant une année d’enquête, Amnesty a rassemblé des témoignages accablants : ceux de « 31 hommes qui avaient été détenus à Saidnaya, quatre anciens responsables ou gardiens de la prison, trois anciens juges syriens (…) quatre avocats syriens, 17 experts nationaux et internationaux de la détention en Syrie, et 22 membres des familles d'anciens ou d'actuels détenus à la prison de Saidnaya ». De leur côté, les autorités syriennes n'ont pas autorisé Amnesty International à entrer dans le pays.

« Les coups étaient si brutaux. C'est comme si vous aviez un clou et que vous essayiez encore et encore de le faire entrer dans de la pierre, raconte l’un des anciens détenus de Saidnaya, cité dans le rapport. C'était impossible, mais ils ont continué. J'espérais qu'ils me coupent les jambes, plutôt que de continuer à les frapper. » Outre les tortures et les viols de détenus, le document décrit aussi les privations systématiques de nourriture, d’eau, de médicaments et de soins médicaux.

Saidnaya est une prison et un centre de torture, mais aussi un lieu où l’on exécute de nombreux opposants à l’issue de procès expéditifs. De 5 000 à 13 000 personnes auraient été pendues à Saidnaya, d’après Amnesty International. Selon le rapport, les condamnations sont prononcées en quelques minutes devant un tribunal militaire opérationnel, situé dans le quartier al-Qaboun, à Damas. La suite est un processus d’exécutions extrajudiciaires secrètes.


Le Redacteur

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