Feu Ahmadou Ould Mohamed, fils de l'actuel président de la République Islamique de la Mauritanie, Sidi Ould Zein, ancien ministre de la Justice, Mohamed Ould Nazib, commissaire de la cellule anti- drogue, Abdoul Fatah Ould Lahat, commissaire de police, et Ehmeda Ould Bah, conseiller du président. Ces noms sonnent tel un couperet dans les oreilles du binôme d’Ewlad Leblad : un groupe de rappeurs très populaire en Mauritanie qui vivent sous nos cieux avec le statut de réfugié.
Aujourd’hui, ils ont déposé une plainte sur la table du juge du deuxième cabinet contre ces personnes précitées pour tentatives d’homicide. A cette liste s’ajoute un ancien militaire reconverti en journaliste qui a un site très influent dans le pays et qui, depuis longtemps, incite à l’assassinat des rappeurs même s’ils sont en terre sénégalaise. Et pour leur avocat, Khoureychi Bâ, il ne fait l’ombre d’un doute que ce groupe est aujourd’hui l’ennemi à abattre. «Nous allons prouver au juge qu’ils sont les coupables parce qu’il existe des gouvernements qui n’acceptent pas la critique», plaide-t-il.
Des hommes encagoulés forcent la porte de la maison d’un des rappeurs
Les faits remontent au 2 février 2016. Deux hommes armés se sont introduits dans le domicile de Sidi Brahim Marhamad alias Ishag, en son absence. Il déposait sa famille venue lui rendre visite à la frontière mauritanienne. Sur le chemin du retour, son véhicule a eu un problème technique. Ce qui l’a retenu. La domestique qui a ouvert la porte, bousculée, s’est retrouvée par terre. Malgré tout, elle a pu identifier les malfrats comme étant des compatriotes de son patron.
Ces derniers qui ont demandé après Ishag, ont commencé à fouiller la maison. Ils ont ensuite dit à la bonne qu’ils connaissaient les domiciles des différents membres du groupe de rap. La messe était donc dite, une menace de mort s’en est suivie pour lui et ses compagnons. Ainsi, ils se sont taillés dans un grand 4X4 noir aux vitres teintés. Une menace qui en disait long, selon Me Ba. Suffisant pour qu’ils comprennent que tout le groupe était visé.
Les membres du groupe visés par la menace, portent plainte
Une plainte avec constitution de partie civile d’Ishag, Ahmed Bouna Mamoude dit Hamada, du DJ et du directeur artistique, a été déposée sur la table du doyen des juges d’instruction, le 29 mars dernier. Selon la robe noire, après avoir statué de sa recevabilité - même si les victimes sont du pays voisin, les faits se sont déroulés sur le territoire national - l’instruction de la plainte a été par la suite déléguée au juge du deuxième cabinet, Yaxam Lèye.
«Nous avons été obligés de déclencher l’action publique dans la mesure où le parquet avait été saisi et a traîné les pieds. Mais pour des mesures dont on peut comprendre la délicatesse et le caractère sérieux pouvant aller jusqu’à assombrir les relations entre les deux pays, on ne saurait le lui reprocher», plaide-t-il.
Le procureur traîne les pieds
Dans des cas pareils, la logique juridique ne s’offusque pas que la partie civile, elle-même, déclenche la procédure. Pour l’avocat, les malfrats n’ont pas caché leur intention d’homicide en déclarant que le jeune rappeur avait de la chance et que la prochaine fois ça allait barder. C’est d’ailleurs pour cette raison que la victime, informée des faits, s’est rendu directement à la gendarmerie de la Foire. Leurs éléments qui s’y sont déplacés avec lui, ont constaté et pris en considération les témoignages de la dame avant de faire le nécessaire en saisissant le procureur qui, depuis lors, dort avec le dossier, à en croire Me Ba.
Et d’ajouter : «Le juge d’instruction à sa disposition, il s’agit du mandat d’amener, d’arrêt, de comparution et de dépôt. Il peut saisir un juge mauritanien sur place pour que ces personnes citées par la plainte puissent être interrogées par la commission rogatoire. Le juge peut aussi faire le déplacement en Mauritanie s’il constate la mauvaise volonté de ces autorités.»
L’engagement qui a failli leur coûter la vie
Selon l’avocat, ces rappeurs, au même titre que les journalistes qui sont chez nous avec un statut de réfugié, partagent en commun le fait d’exprimer leurs idées et de dénoncer les injustices au niveau de leur pays. «Ces jeunes sont vus par le président et son entourage comme les premiers opposants. Ils ont aujourd’hui une popularité et l’attention d’un très grand public et ils dénoncent les pratiques liberticides du gouvernement sur place. Ils font office de société civile, parce qu’allant jusqu’au fond des événements et n’ont jamais accepté. Hamada a, lui, subi une fausse accusation de trafic de drogue et de viol d’une jeune fille. Il a été pendant deux mois retenu de façon arbitraire. Seulement, les juges avaient fini par comprendre que c’était une mascarade et les accusations ne sont pas fondées», renseigne Me Ba
Aujourd’hui, ils ont déposé une plainte sur la table du juge du deuxième cabinet contre ces personnes précitées pour tentatives d’homicide. A cette liste s’ajoute un ancien militaire reconverti en journaliste qui a un site très influent dans le pays et qui, depuis longtemps, incite à l’assassinat des rappeurs même s’ils sont en terre sénégalaise. Et pour leur avocat, Khoureychi Bâ, il ne fait l’ombre d’un doute que ce groupe est aujourd’hui l’ennemi à abattre. «Nous allons prouver au juge qu’ils sont les coupables parce qu’il existe des gouvernements qui n’acceptent pas la critique», plaide-t-il.
Des hommes encagoulés forcent la porte de la maison d’un des rappeurs
Les faits remontent au 2 février 2016. Deux hommes armés se sont introduits dans le domicile de Sidi Brahim Marhamad alias Ishag, en son absence. Il déposait sa famille venue lui rendre visite à la frontière mauritanienne. Sur le chemin du retour, son véhicule a eu un problème technique. Ce qui l’a retenu. La domestique qui a ouvert la porte, bousculée, s’est retrouvée par terre. Malgré tout, elle a pu identifier les malfrats comme étant des compatriotes de son patron.
Ces derniers qui ont demandé après Ishag, ont commencé à fouiller la maison. Ils ont ensuite dit à la bonne qu’ils connaissaient les domiciles des différents membres du groupe de rap. La messe était donc dite, une menace de mort s’en est suivie pour lui et ses compagnons. Ainsi, ils se sont taillés dans un grand 4X4 noir aux vitres teintés. Une menace qui en disait long, selon Me Ba. Suffisant pour qu’ils comprennent que tout le groupe était visé.
Les membres du groupe visés par la menace, portent plainte
Une plainte avec constitution de partie civile d’Ishag, Ahmed Bouna Mamoude dit Hamada, du DJ et du directeur artistique, a été déposée sur la table du doyen des juges d’instruction, le 29 mars dernier. Selon la robe noire, après avoir statué de sa recevabilité - même si les victimes sont du pays voisin, les faits se sont déroulés sur le territoire national - l’instruction de la plainte a été par la suite déléguée au juge du deuxième cabinet, Yaxam Lèye.
«Nous avons été obligés de déclencher l’action publique dans la mesure où le parquet avait été saisi et a traîné les pieds. Mais pour des mesures dont on peut comprendre la délicatesse et le caractère sérieux pouvant aller jusqu’à assombrir les relations entre les deux pays, on ne saurait le lui reprocher», plaide-t-il.
Le procureur traîne les pieds
Dans des cas pareils, la logique juridique ne s’offusque pas que la partie civile, elle-même, déclenche la procédure. Pour l’avocat, les malfrats n’ont pas caché leur intention d’homicide en déclarant que le jeune rappeur avait de la chance et que la prochaine fois ça allait barder. C’est d’ailleurs pour cette raison que la victime, informée des faits, s’est rendu directement à la gendarmerie de la Foire. Leurs éléments qui s’y sont déplacés avec lui, ont constaté et pris en considération les témoignages de la dame avant de faire le nécessaire en saisissant le procureur qui, depuis lors, dort avec le dossier, à en croire Me Ba.
Et d’ajouter : «Le juge d’instruction à sa disposition, il s’agit du mandat d’amener, d’arrêt, de comparution et de dépôt. Il peut saisir un juge mauritanien sur place pour que ces personnes citées par la plainte puissent être interrogées par la commission rogatoire. Le juge peut aussi faire le déplacement en Mauritanie s’il constate la mauvaise volonté de ces autorités.»
L’engagement qui a failli leur coûter la vie
Selon l’avocat, ces rappeurs, au même titre que les journalistes qui sont chez nous avec un statut de réfugié, partagent en commun le fait d’exprimer leurs idées et de dénoncer les injustices au niveau de leur pays. «Ces jeunes sont vus par le président et son entourage comme les premiers opposants. Ils ont aujourd’hui une popularité et l’attention d’un très grand public et ils dénoncent les pratiques liberticides du gouvernement sur place. Ils font office de société civile, parce qu’allant jusqu’au fond des événements et n’ont jamais accepté. Hamada a, lui, subi une fausse accusation de trafic de drogue et de viol d’une jeune fille. Il a été pendant deux mois retenu de façon arbitraire. Seulement, les juges avaient fini par comprendre que c’était une mascarade et les accusations ne sont pas fondées», renseigne Me Ba