L'explosion a retenti vers 12h10 heure locale. Un véhicule piégé a explosé au niveau des barrages de police menant aux bureaux de l'ancien ministère de l'Intérieur afghan, là où se trouvent les services du contre-terrorisme.
Dans cette rue se trouvent également la résidence de l'Union européenne, celle de l'ambassade d'Inde ou encore celle de Suède. Mais aussi un hôpital, un lycée pour filles ou encore Chicken Street, une rue autrefois très touristique de la capitale.
« Le kamikaze a utilisé une ambulance pour passer les barrages. Il a indiqué au premier contrôle qu'il acheminait un patient vers l'hôpital Jamuriat », a expliqué à l'Agence France-Presse le porte-parole adjoint du ministère de l'Intérieur.
« Au second barrage, il a été identifié et il a fait détoner sa charge », ajoute ce porte-parole, Nasrat Rahimi, semant terreur et désolation dans l'un des quartiers les plus animés de la ville. Le scénario de l'ambulance était l'un des plus redoutés.
Cet attentat particulièrement sanglant, revendiqué très rapidement par le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, via l'application WhatsApp, est l'un des plus meurtriers ayant ciblé Kaboul ces dernières années.
L’hôpital, qui se trouve à deux minutes à pied des lieux de l'explosion, expliquait en début d'après-midi être débordé par l'arrivée de nombreuses victimes attendant à même le sol, sur la pelouse à l’extérieur du bâtiment.
Troisième attentat en Afghanistan en l'espace d'une semaine
Toutes les vitres ont explosé dans un périmètre d'un kilomètre environ, relate notre correspondante en Afghanistan, Sonia Ghezali, qui a vu sur place des personnes blessées claudiquer, le visage ensanglanté, appuyées sur l'épaule d'une autre.
Notre consœur évoque aussi une femme transportée sur le dos d'un jeune homme, un individu en fauteuil roulant évacué, ou encore une ambulance porte ouverte sur un cadavre carbonisé sur une civière dans un moment d'agitation générale.
La panique générale a duré pendant près d'une heure. A un moment, les photojournalistes présents sur place se sont mis à courir soudainement dans tous les sens, car la police venait de repérer une ambulance suspecte.
Pendant dix minutes, ils ont cru qu'il s'agissait d'un autre véhicule piégé. En début d'après-midi, la situation commençait à peine à se calmer mais des sirènes retentissaient toujours dans le quartier central de Shāre Naw.
C'est le troisième attentat en Afghanistan en une semaine. Samedi 20 janvier, les talibans avaient visé l'hôtel Intercontinental de Kaboul. Puis, mercredi, le groupe Etat islamique s'en était pris aux locaux de Save the Children à Jalalabad.
Le niveau d’alerte est élevé depuis quelques jours dans la capitale. Les personnels des institutions étrangères se voient recommander d'éviter les lieux fréquentés par les étrangers, dont les supermarchés, les hôtels et les restaurants de Kaboul.