Le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (Cored) est dans tous ses états, après la publication par cinq quotidiens, (L’Observateur, Libération, Le Populaire, Le Témoin et Le Quotidien), quasiment dans les termes, d’une même interview de Abou Abel Thiam. Ce dernier, qui est journaliste de formation, est aussi un responsable de l’Alliance pour la République (Apr) et président du Conseil de surveillance de l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp).
«C’est un coup de poignard que Abou Abel Thiam a donné aux journalistes. On n’attendait pas ça de quelqu’un qui a été journaliste», a déploré; d’emblée et fermement Mamadou Thior, membre du Tribunal des pairs du Cored et journaliste à la Radio télévision nationale (Rts/Radio).
En effet, le Cored, qui a tenu une conférence de presse, hier, pour s’insurger contre ces publications, a trouvé une similitude dans les textes, les chapeaux et des réponses sous la signature de différents journalistes. Ce qui a paru suspect au Cored. Et ceci a induit des soupçons d’auto-interview, de manipulation, voire de conflits d’intérêts. La première réaction du Cored a donc été d’envoyer des correspondances aux différents organes précités pour s’expliquer.
Mais, à l’arrivée, seuls trois des cinq journaux ont répondu. Il s’agit des quotidiens «Libération», «Le Populaire» et «L’Observateur». Les responsables des quotidiens incriminés ont de ce fait estimé être victimes d’une manipulation et affirment que leur bonne foi a été abusée par Abou Abel Thiam. Selon eux, ce dernier (leur ancien confrère) a profité de ses relations dans les médias pour demander et obtenir la publication de son interview qu’il a remaniée à sa guise.
Le Cored considère, à cet effet, qu’il y a eu de la part de M. Thiam, «une manipulation des médias, et plus grave, une grande complaisance des journaux. C’est pourquoi le Tribunal des pairs estime que cette dissimulation aux lecteurs de la provenance du texte de l’interview, et de surcroît signé par un journaliste, et aux principes de transparence, constitue un manquement grave à l’éthique et à la déontologie des journalistes, et aux principes de transparence», soutient M. Thior.
Par conséquence, «le Cored a condamné cette pratique qui n’honore guère les journalistes et les rédactions coupables, encore moins les commanditaires». Dans ce sens, le tribunal rappelle, quand même, qu’«il n’est pas interdit aux rédactions de publier des textes venant de tiers. Toutefois, celles-ci sont tenues de mentionner clairement l’origine, la source et/ou l’auteur pour que le public soit édifié».
Pour le tribunal des pairs, la précarité des conditions de travail dans les rédactions ne saurait justifier une violation des textes. Le tribunal a ainsi blâmé ces organes.
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